Chère lectrice, cher lecteur,

Vous le savez peut-être, j’anime tous les mois la conférence du Cercle des Docteurs Libres, et j’ai eu le plaisir dans ce cadre d’accueillir le journaliste scientifique Julien Venesson, venu faire des révélations fascinantes sur la micro-nutrition anti-arthrose.

Toutes les informations sont disponibles ici.

C’était vraiment une conférence extraordinaire, et si je ne peux pas révéler l’intégralité des remèdes qui ont été abordés – ce serait incorrect vis-à-vis des abonnés – il y a quand même deux ou trois choses que chacun a le droit de savoir au sujet de l’arthrose.

Parce que c’est encore une maladie sur laquelle on raconte n’importe quoi aux malades.

Monsieur le grand professeur a sa « conscience pour lui ». Hum… 

Pour comprendre comment notre système de santé est capable de produire ces recommandations aberrantes, il faut s’intéresser à un événement d’actualité, quasiment passé sous silence dans les médias :

Il s’agit de la nomination, à la tête de la Fondation des entreprises du médicament – l’organe de lobbying de Big Pharma – d’un médecin et homme politique, le Pr.Harousseau, qui a dirigé auparavant la Haute Autorité de Santé, instance qui a pour mission…d’évaluer les médicaments.

Voilà donc un médecin qui, après avoir donné son avis pendant des années sur des médicaments, devient le promoteur de l’industrie du médicament…

N’importe qui de normalement constitué doit s’interroger sur la nature des liens qui existaient à l’époque entre cette organisation et ce médecin, lorsqu’il prenait des décisions censées être « totalement indépendantes » ?

L’intéressé lui, balaie toute critique d’un revers de la main, et répond qu’il a « sa conscience » pour lui [1].

C’est tout. Circulez, y’a rien à voir.

Cette attitude montre que la porosité entre grands laboratoires et autorités médicales est aujourd’hui TOTALE ; ils ne se prennent même plus la peine de se cacher !

Comment, dans ces conditions, s’étonner lorsqu’on nous fait des recommandations dont le seul but est de nous vendre des médicaments, au détriment de notre santé ?

C’est exactement ce qui se passe pour les patients arthrosiques :

On leur dit, l’air fataliste, que l’arthrose est « inévitable avec l’âge » ; c’est faux !

Qu’elle est « irréversible » ; c’est faux encore !

Qu’il faut éviter le mouvement pour la soulager : c’est exactement l’inverse qu’il faut faire !

Qu’ils n’ont pas d’autre choix, pour soulager leurs douleurs, que de prendre des médicaments anti-inflammatoires, soi-disant les plus efficaces.

Là aussi, c’est faux.

Dans une étude portugaise, des chercheurs ont divisé en deux un groupe de 50 patients souffrant d’arthrose du genou, donnant chaque jour 1,5 g de glucosamine (un produit naturel) au premier groupe, et 1,2 g d’ibuprofène (anti-inflammatoire) à l’autre groupe.

Les deux premières semaines, les patients qui avaient reçu l’ibuprofène voyaient une plus grande réduction de leurs douleurs mais passée cette période, non seulement leurs douleurs se sont aggravées, mais elles étaient « beaucoup plus fortes » que celles qui avaient pris de la glucosamine !

Et le pire, c’est que la prise d’ibuprofène comporte de nombreux risques lorsqu’elle est prolongée : saignements, trous dans l’estomac (ulcère), problèmes cardiaques.

Ainsi, une revue d’études publiée dans The Lancet en 2013 a montré que la prise régulière d’anti-inflammatoires était liée à une augmentation de 30 % des accidents cardio-vasculaires (crise cardiaque, AVC) [2].

« Cerise sur le gâteau », ces médicaments pourraient même aggraver la dégradation du cartilage lorsqu’ils sont pris sur le long terme.

Cela paraît insensé, je sais… c’est pourtant ce qu’indiquent formellement plusieurs études scientifiques [3][4].

Quant à savoir pourquoi on continue de les prescrire au long court, vous pouvez toujours essayer d’aller poser la question à l’un ou l’autre de ces « grands professeurs qui ont leur conscience pour eux ».

En attendant leur réponse, il y a autre chose que vous pouvez faire pour soigner votre arthrose.

Tout change avec l’arthrose…lorsqu’on sait ceci

La réalité est que l’arthrose n’est pas, comme on l’a longtemps dit, une simple usure du cartilage, c’est une maladie inflammatoire.

Cela change tout.

Car il y a des causes à cette inflammation. Ce n’est pas une « fatalité » qui vous tombe dessus.

L’arthrose peut certes être déclenchée par des traumatismes mécaniques… mais elle est entretenue et aggravée par un « mode de vie pro-inflammatoire » : manque d’exercice, stress chronique, sommeil insuffisant, mauvaise alimentation, etc.

L’étude ADAPT (Arthrisis Diet, and Activity Promotion Trial) a ainsi montré qu’une mauvaise alimentation entraînait un risque 5 fois plus important d’arthrose du genou.

Le Dr Jean-Pierre Poinsignon, rhumatologue reconnu, en explique parfaitement les raisons dans son livre  « Et si l’alimentation était coupable » :

« La crise inflammatoire d’arthrose révèle, très souvent, une atteinte déjà bien avancée du tissu cartilagineux ».

« Construit par les cellules chondrocytes, ce tissu est plus lisse que la glace, très légèrement élastique, sans aucun vaisseau sanguin, ni aucun nerf. »

Et quel est le composant le plus important du tissu cartilagineux ? L’eau. Or, trop de personnes ne boivent pas d’eau en quantité suffisante, surtout lorsqu’ils sont âgés.

Deuxième point essentiel, « la synthèse des molécules qui retiennent l’eau au sein du cartilage (les glyco-amino-glycanes) ainsi que la tresse de collagène, principale protéine complexe de notre armature et de soutien humain, dépendent entièrement de la cellule constructrice du cartilage ».

Pour le dire simplement, l’origine du problème, c’est quand les cellules du cartilage – les chondrocytes – ne jouent plus leur rôle de renouvellement du cartilage.

Si on donne une mauvaise alimentation à ces cellules, elles se comportent « comme un maçon à qui l’on donnerait des mauvais moellons » : il construit des maisons qui s’effondrent.

Et les conséquences vont bien plus loin : la cellule des cartilages communique sa souffrance à la cellule osseuse, qui réagit en fabriquant de l’os plus dense, avec parfois même des aspérités qui dépassent les limites anatomiques de l’os normal.

Voilà comment l’arthrose finit par détruire le jeu articulaire en le bloquant.

« C’est dans ce sens qu’une mauvaise alimentation produit un cartilage de mauvaise qualité avec les arthroses de toutes les articulations y compris celle de la colonne vertébrale. » conclut le Dr. Poisignon.

Maintenant, de quoi ont besoin les cellules du cartilage pour bien travailler ? Là encore je vous conseille vivement la conférence du Cercle avec Julien Venesson pour obtenir le protocole détaillé, mais voici les principales pépites naturelles contre l’arthrose :

Les « outils d’or » des maçons du cartilage

D’abord, d’une alimentation riche en légumes (brocolis, choux), en crudités, en fruits, en acides gras insaturés (huile d’olive, de colza) en viandes blanches, en laitages de chèvre, avec peu de viandes rouges, en évitant le sucre, les produits laitiers et le gluten.

Cette alimentation, de type « méditerranéen » est riche en alcalins mais aussi en antioxydants et en prostaglandines de type 1 et 3, aux vertus anti-inflammatoires.

Il existe d’autres nutriments naturels précieux pour le cartilage, les « outils d’or » pour les chondrocytes : le collagène, que l’on trouve dans le cartilage animal (voir à ce sujet ma lettre sur le bouillon d’os) ; mais aussi la chondroïtine (1200 mg par jour), la glucosamine (1 500 mg de sulfate de glucosamine par jour et le méthyl-sulfonyl-méthane (dose préconisée entre 2 et 3 g par jour).

Ces trois molécules sont des pourvoyeuses de soufre, qui nourrit et stimule les articulations, et leur permet ainsi de produire plus de liquide sinovial, les rendant plus souples et moins douloureuses.

Autre substance naturelle anti-arthrose, la glycine, un acide aminé qui favorise la synthèse du collagène et contribue à des articulations fortes.

Une étude espagnole sur plus de 600 personnes a notamment constaté qu’une supplémentation en glycine atténuait les symptômes de l’arthrose et accélérait la guérison de toutes les blessures des tissus conjonctifs (articulations, tendons, etc.). [5]

En supplémentation, la forme de L-glycine en poudre est à privilégier (entre 5 et 15 grammes par jour selon son poids, à prendre impérativement au cours d’un repas pour être absorbée) plutôt que du collagène en complément alimentaire.

La raison est que le collagène vendu en complément est fabriqué à partir des déchets de l’industrie de la viande : c’est donc le pire de ce qu’on peut trouver dans un abattoir industriel…

Autres idioties sur l’arthrose

Partant du principe que l’arthrose était de la simple « usure », on a longtemps recommandé aux malades de préserver leur cartilage en cessant toute activité physique.

Mais c’est le pire conseil à leur donner.

Evidemment, il ne s’agit pas de leur proposer d’aller se jeter dans une mêlée du XV de France pour fluidifier leurs articulations.

Mais une activité physique raisonnable (marche, course modérée, vélo d’intérieur, natation) est au contraire essentielle pour la bonne santé du cartilage.

La raison est simple : on a vu que les chondrocytes ont besoin de nutriments pour bien renouveler le cartilage.

Or, normalement, c’est le sang qui transporte ces nutriments vers les organes. Mais les cartilages, eux ne sont pas reliés à la circulation sanguine (on dit qu’ils ne sont pas « vascularisés ».)

Résultat, ils absorbent les nutriments par un mécanisme complexe qui exige… de faire travailler l’articulation.

Sans mouvement, le cartilage n’est tout simplement pas nourri !

Il ne faut donc surtout pas craindre le mouvement. En revanche, il est vrai qu’il faut éviter les microtraumatismes, ces tensions à répétition qui pèsent sur les articulations et le cartilage.

Et quels sont les microtraumatismes les plus fréquents ? Ceux qui sont causés par le surpoids, qui génère une pression excessive sur les articulations, en particulier celles du genou.

Voilà pourquoi maigrir est indispensable contre l’arthrose… et pourquoi le choix du bon régime alimentaire, et de la micronutrition adaptée, sont le cœur de la VRAIE stratégie efficace contre l’arthrose – contrairement aux médicaments anti-inflammatoires, qui ne devraient être que des béquilles passagères.

Pépites naturelles contre l’arthrose

Enfin, votre médecin peut aussi vous conseiller de très nombreux autres remèdes naturels, qui ont montré d’excellents résultats contre les douleurs de l’arthrose.

Du côté des plantes, on ne présente plus l’harpagophytum, alias la griffe du diable, tant ses états de service en font la reine des anti-inflammatoires, notamment par sa capacité unique de réduire le niveau de cytokines, les agents d’inflammation [6].

L’harpagophytum doit son surnom à sa forme de griffe, il est vrai, assez inquiétante. (J’ai montré la photo à ma petite fille de 6 ans. Elle a cru que c’était une sorte de chauve-souris séchée. Panique à bord ! )

Dans une étude, des chercheurs ont montré qu’elle permettait une réduction de la douleur de 25 à 45 % alors que la mobilité augmente d’autant [7]. De plus, comme les oméga-3, elle inhibe les enzymes qui digèrent le cartilage (en extrait sec jusqu’à 2 g par jour).

Moins connue et pourtant intéressante aussi, la scrofulaire noueuse, qui partage un principe actif avec l’harpagophytum : l’harpagoside, un anti-inflammatoire naturel, dans des proportions très similaires ; l’harpagophytum en contient environ 1,2 %, la scrofulaire 1,1 % [8].

Une scrofulaire noueuse. Une image beaucoup plus « propre sur soi » que l’harpagohytum, et surtout un avantage écologique incomparable : elle pousse parfaitement en France (réduction de l’empreinte carbone)    

Un des intérêts de la scrofulaire est qu’elle pousse partout en France ; cela permet d’éviter le recours excessif à l’harpagophytum, cultivée à l’autre bout du monde (forte empreinte carbonne) et dont la renommée a entraîné une surconsommation qui commencerait à devenir préoccupante (avec une production qui atteint bientôt 1500 tonnes par an) [9].

À consommer en décoction de racine. Faire bouillir 10 minutes 20 à 30 g par litre d’eau.

Boire 2 tasses par jour. Grimace à prévoir, car le goût n’est pas délicieux.

La scrofulaire se trouve aussi sous forme d’extrait de plantes standardisées (disponible en pharmacie) : 1 à 2 cuillerées à café 3 fois par jour durant 1 mois.

On peut aussi essayer le cassis (Ribes nigrum) en teinture-mère, à raison de 50 à 100 gouttes deux fois par jour dans un peu d’eau avant les repas.

Il faut aussi penser à la bromélaïne, une enzyme tirée de la tige de l’ananas, qui présente d’excellents effets antalgiques, anti-inflammatoires et cicatrisants, sans aucun effet indésirable [10]. (1890 mg par jour ont montré dans une étude une réduction très significative de la douleur dans des cas d’arthrose du genou).

Du côté des  huiles essentielles, les plus reconnues sont la gaulthérie, le lavandin, le basilic exotique et l’eucalyptus citriodora : 2 gouttes pures, ou diluées dans un peu d’huile d’olive par exemple, appliquées en massage sur l’articulation douloureuse.

Enfin, l’homéopathie propose également des remèdes capables d’agir sur la douleur et aussi sur le terrain arthrosique. Les traitements les plus souvent utilisés sont:

– Rhus tox 4CH : douleurs améliorées par un dérouillage et aggravées par l’humidité
– Bryonia 4CH : douleurs améliorées par l’immobilité absolue
– Arnica 4CH : suites de traumatismes, hématomes et contusion
– Ruta grav. 4CH : pour les articulations douloureuses et les entorses

3 granules avant les trois repas, en espaçant les prises dès amélioration.

Voilà quelques pistes naturelles et efficaces contre l’arthrose, qui ne se contentent pas de traiter les conséquences du problème, mais vont s’attaquer à ses causes.

Attention, personne ne dit, et surtout pas moi, que cela marche à chaque fois, pour chaque malade.

Mais c’est un chemin qui mérite dans tous les cas d’être exploré.

Il n’y a ni risque, ni effet secondaire.

Santé !

Gabriel Combris

PS. Vous retrouverez dans la conférence anti arthrose du Cercle des Docteurs Libres le détail de très nombreux autres remèdes naturels, souvent méconnus, contre l’arthrose :

✅ Les antidouleurs naturels qui soulagent durablement les crises
✅ Comment reconstruire son cartilage
✅ Effets secondaires inquiétants des anti-inflammatoires non stéroïdiens
✅ Que penser des infiltrations ?
✅ Les bienfaits inattendus d’une pratique sportive
✅ L’huile de Haarlem
✅ La notion d’acidose de l’organisme
✅ Arthrose et hypertension artérielle : que penser du régime Dash ?
✅ Le rôle du silicium et du curcuma
✅ Les aliments lacto-fermentés
✅ Conseils et nouvelles évictions alimentaires

Avec également le témoignage de personnes qui ont guéri alors qu’elles n’y croyaient plus !

Cliquez ici pour en savoir plus sur le Cercle des Docteurs Libres et suivre la conférence antiarthrose.

Sources :

[1] https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/medicament-une-nomination-qui-fait-debat-6208248

[2] Vascular and upper gastrointestinal effects of non-steroidal anti-inflammatory drugs: meta-analyses of individual participant data from randomised trials, N. Bhala, The Lancet, 2013

[3] Double-blind clinical evaluation of the relative efficacy of ibuprofen and glucosamine sulphate in the management of osteoarthrosis of the knee in out-patients, A. Lopes Vaz, NCBI, 1982

[4] Indomethacin treatment in osteoarthritis of the hip joint. Does the treatment interfere with the natural course of the disease? H. Ronningen et al., NCBI, 1979

[5] Dr. Patricia de Paz Lugo. Cellular Metabolism Institute, La Laguna (Tenerife).

[6] Fiebich BL : Inhibition of TNF-alpha synthesis in LPS-stimulated primary human monocytes by Harpagophytum extract SteiHap 69. Phytomedicine. 2001 Jan;8(1):28-30.

[7] Wegener T : Treatment of patients with arthrosis of hip or knee with an aqueous extract of Devil’s Claw (Harpagophytum procumbens DC.). Phytother Res 2003, 17(10):1165-1172.

[8] Sesterhenn K1, Distl M, Wink M. Occurrence of iridoid glycosides in in vitro cultures and intact plants of Scrophularia nodosa L. Plant Cell Rep. 2007 Mar;26(3):365-71. Epub 2006 Sep 14.

[9] https://lauraazenard.fr/2017/07/13/scrofulaire-vs-harpagophytum/

[10]  Brien S, Lewith G, Walker A, Hicks SM, Middleton D, Bromelain as a Treatment for Osteoarthritis: a Review of Clinical Studies, Evidence-based Complementary and Alternative Medicine (eCAM), 6 octobre 2004, Vol. 1, No 3, 251-7