Chère lectrice, cher lecteur,   

« Je viens de voir une petite patiente qui m’a bouleversé… »
Ainsi commence une lettre rendue publique par un médecin au sujet du cancer [1].
Elle a été écrite en anglais, mais je vous en propose ici la traduction – vous trouverez le texte original dans les sources.

Lisez-la, il s’agit d’une réflexion profonde, humaine, mais aussi révoltée…sur l’impasse évidente dans laquelle nous ont conduit près de 50 ans de « guerre chimique contre le cancer ». Alors même que cela prive les malades de solutions naturelles et efficaces ! Mais revenons à notre petite patiente : 

« Cette petite fille a tout juste 7 ans, et elle a déjà souffert à son âge plus que ce que la plupart d’entre nous auront jamais à souffrir. Atteinte d’un lymphome non Hodgkinien (cancer qui prend naissance dans les lymphocytes), elle a déjà subi une chimiothérapie. »

« Connaissant les risques de récidive avant ses 20 ans, sa mère me l’a amenée pour voir comment nous pouvions réduire ce risque grâce à des choix de vie, des changements nutritionnels ou une supplémentation adaptée. »

« Cette stratégie aura, j’espère, de vraies chances de réduire ce risque de récidive. Mais cette petite fille, quoi qu’il arrive, sera toujours plus en danger que si elle n’avait pas déjà eu le cancer. »  

« Bien sûr, on ressent une profonde injustice face à cette situation. »  

« Et cette injustice concerne aussi d’autres patients, qui adoptent un comportement de vie sain…et développent pourtant un cancer. »

« Malgré cela, il faut avoir conscience LORSQU’ON N’EST PAS MALADE, qu’une grande partie de notre destin est dans nos mains, que les choix que nous faisons (alimentaires, physiques, sociaux, spirituels, etc.) déterminent en grande partie la probabilité d’avoir – ou non – un cancer. » 

« Aujourd’hui, aux Etats-Unis, 20 % des cas de cancers sont évitables. Cela signifie qu’un cancer sur cinq découle des choix que nous faisons dans notre vie quotidienne. » 

« Fumer, manger trop sucré, éviter les légumes, privilégier la nourriture industrielle, être en surpoids, ne pas faire d’exercice, boire trop d’alcool ou de boissons sucrées, tout cela augmente considérablement le risque de cancer. »

« Le dernier rapport « Prévention du cancer et détection préventive » de la Société Américaine du cancer a publié ses dernières données. Elles montrent à quel point la prise de conscience n’a pas encore eu lieu :

  • Le surpoids explose. 7 adultes sur 10 sont en surpoids ou obèse. L’obésité a été multipliée par trois (!!!) chez les jeunes de 12 à 19 ans entre 1976 et 2002 ;
  • Le manque d’exercice physique est patent : en 2015, seulement un américain sur deux atteint le niveau recommandé par semaine ;
  • On ne mange pas assez de légumes. 16 % seulement des américains en mangent quotidiennement ;
  • Un quart des adultes consomme encore trop d’alcool ; »

Prendre conscience que même face au cancer, NOUS sommes les pilotes de notre santé, NOUS sommes la solution ! Voilà l’immense défi que souligne l’auteur de cette lettre.

C’est vrai aux Etats-Unis, mais c’est encore plus vrai en France, où d’après les chiffres du ministère de la Santé et des Affaires Sociales, ce ne sont pas 20 %,  mais « 40% des cancers qui pourraient être évités si nous changeons nos comportements quotidiens » [2].

Ainsi, sur les 355 000 cancers diagnostiqués chaque année en France, 140 000 pourraient être évités. 140 000 vies épargnées par des années de maladie, de souffrance et de lourds traitements. Il faut voir ce que cela représente : la population d’une ville comme Brest, chaque année !

Mais cela suppose d’en finir avec l’idée que le cancer est une fatalité, quelque chose qui vous « tombe dessus » par hasard.

Traitement du cancer : très peu de progrès depuis 50 Ans !

Savez-vous qu’en France, malgré 15 milliards dépensés contre le cancer par an, le nombre de nouveaux cancers a doublé entre 1980 et 2012 [3].

Le Centre International de recherche sur le Cancer (CIRC) a estimé pour sa part qu’il y avait eu 14 millions de nouveaux cas de cancers dans le monde en 2014. L’institut prévoit que ce nombre atteindra les 22 millions en 2031.

Cela non plus, on ne le crie pas sur les toits, mais on n’a fait que très peu de progrès dans le traitement du cancer depuis 1971.

À cette époque, les chercheurs avaient trouvé un traitement de chimiothérapie qui guérit 80 % des enfants victimes de leucémie.

Malheureusement, la leucémie n’a rien à voir avec les autres cancers : c’est un cancer du sang, très différent des tumeurs solides… comme les tumeurs du cancer du sein, de la prostate, du cerveau, du côlon, de l’estomac ou du pancréas.

Pour ces cancers-là, on a connu quelques avancées avec :

  • La détection plus précoce des cancers, grâce aux IRM, biopsies, etc.
  • Le perfectionnement de la radiothérapie, avec ses rayons de plus en plus ciblés ;
  • Et les prouesses de la chirurgie, comme la greffe de moelle osseuse, qui améliore les chances de guérison des malades traités par chimio.

Mais malgré tout ça, on meurt presque autant du cancer qu’il y a 50 ans [4].

Selon le Dr Laurent Schwartz, chercheur à l’École Polytechnique :

« L’espérance de vie des personnes atteintes de cancers difficilement curables (pancréas, cerveau, poumon…) ne s’est pas amélioréeLa mortalité par cancer reste très élevée (150 000 morts par an en France) [5].

Alors bien sûr, on vous dit que les « taux de survie » se sont améliorés. Mais si l’on survit plus souvent du cancer qu’avant, c’est surtout « parce qu’on détecte (indûment) beaucoup de cancers qui n’auraient jamais tué ». Autrement dit, on « guérit » davantage de cancers qui n’auraient jamais été dangereux.

Le scandale des traitements inefficaces et hors de prix

Et pourtant, cela n’empêche pas les firmes pharmaceutiques de vous vendre leurs traitements peu efficaces à des prix exorbitants :

Car le coût des traitements « nouvelle génération » est devenu insoutenable : entre 80 000 et 120 000 euros par an et par patient !

À ce prix-là, on serait en droit d’attendre des bienfaits considérables ! Et bien ce n’est pas du tout le cas.

Une étude parue dans le British Medical Journal a révélé le pot aux roses [6] :

La moitié des médicaments anti-cancer commercialisés entre 2009 et 2013 n’apportent strictement aucun bénéfice aux patients.

Voici ce que disent les chercheurs :

« L’évaluation systématique des médicaments approuvés par l’Agence européenne du médicament entre 2009 et 2013 montre que la plupart d’entre eux n’ont aucun bienfait en termes de survie ou de qualité de la vie. »

Vous avez bien lu. Ces « nouveaux » médicaments autorisés par nos autorités de santé sont :

  • Vendus 5 à 10 fois plus cher que les anciens ;
  • Sans le moindre effet positif sur la santé des patients !

Et même lorsque ces médicaments ont une certaine efficacité… l’effet est dérisoire. Au mieux, les patients peuvent espérer vivre entre 1 et 6 mois de plus. « Toujours ça de pris » ? Peut-être…mais il faut tenir compte de la qualité de vie. Subir la violence d’une chimio, et ses conséquences ensuite, pour vivre 3 mois, 6 mois de plus, est-ce vraiment souhaitable ?

Hippocrate et le cancer

Je pense que le grand Hippocrate (460 – 377 av J.-C.), le « père de notre médecine moderne » dont il a, avec d’autres, dessiné les objectifs et les limites, aurait répondu « non » à cette question.

Lui qui était à la fois médecin, philosophe, amoureux de la beauté et de la Vérité disait qu’il fallait  « avoir dans les maladies deux choses en vue : être utile ou du moins, ne pas nuire » [7].

Le rôle principal du médecin était alors d’aider la nature à faire son travail, plutôt que de la diriger arbitrairement. Ce qui implique de savoir aussi s’abstenir, de se retirer même, lorsque l’intervention aura toute probabilité d’aggraver le mal.

Toutes les interventions contre le cancer remplissent-elles ces objectifs ?

Bien sûr, ces questions sont difficiles et prétendre qu’on y répond par A ou B ne serait pas juste.

Mais je veux revenir au propos du début de cette lettre, l’indispensable prise de conscience qu’une grande partie de notre destin est dans nos mains, dans les choix que NOUS faisons chacun pour notre santé.

Prenez le cancer de la prostate. C’est LE cancer « familial » par excellence – si votre père et/ou grand-père l’a eu, vous avez à peu près 50 % de risques de l’avoir aussi.

Mais les scientifiques ont découvert que les chances de survie à ce cancer n’ont quasiment rien de génétique [8].

Des gènes peuvent vous donner plus de risques d’avoir ce cancer… mais votre survie dépend essentiellement de vous !

Quant aux autres cancers, l’impact des gènes est faible : 31 % pour le cancer du sein, 18 % pour le cancer du poumon, 15 % pour le cancer du côlon… [9]

Ce qui signifie là-encore que c’est à NOUS…de prendre conscience de ce que NOUS dit la maladie…et d’agir.

Vous avez peut-être entendu parler du Dr Edward Bach, médecin homéopathe anglais de la première moitié du Xxème siècle, inventeur des Fleurs qui portent son nom.

Lui pensait que la maladie était l’expression d’un manque de correspondance entre les aspirations d’une personne et ses actions réelles dans la vie de tous les jours. La maladie survient alors comme une alarme, pour rappeler à la personne qu’elle n’est pas sur sa route. Le cancer serait le dernier appel, comme pour dire à la personne : « tu changes ou tu meures ».

Attention, je ne suis pas du tout en train de vous dire que les Fleurs de Bach vont soigner le cancer, mais il me semble que cette interprétation traduit une vérité que la science démontre aujourd’hui : la véritable guerre à mener est celle qui se joue avant (et bien sûr pendant) la maladie, contre la passivité.

La désinformation médicale généralisée a depuis tellement d’années matraqué son message en faveur des médicaments chimiques que peu de personnes savent par exemple qu’une expérience publiée en 2007, ayant consisté à donner un simple complément de vitamine D et de calcium à des femmes ménopausées, pour atteindre un taux sérique de vitamine D de 40 ng/m, a entraîné une baisse de 77 % de l’incidence du cancer, tous types confondus [10] ?

La vitamine D n’est bien sûr qu’un premier pas vers un mode de vie anticancer. Mais trop de gens ignorent encore que c’est à eux de faire ce premier pas.

Stratégies naturelles contre le cancer

De très nombreuses études scientifiques ont montré ces dernières années que vous pouvez réduire votre risque de développer un cancer en adoptant certains comportements plutôt que d’autres :

  • Mangez bio, en évitant le plus possible les supermarchés.
  • Évitez les contacts avec les pesticides, désherbants, les produits de beauté chimiques, les peintures, vernis et teintures synthétiques.
  • Cuisson : évitez les fritures, barbecues, grillades et autres pratiques culinaires visant à passer les aliments à très haute température, même brièvement. Priviélgiez une cuisson douce (four à 80 °C), cuisson à la vapeur. Vous pouvez aussi faire pocher ou bouillir vos aliments.
  • Abusez des herbes et épices : de nombreuses herbes et épices ont des vertus anti-inflammatoires et antioxydantes. Consommées quotidiennement, elles ont sur le long terme un effet anticancer, car vos tissus et cellules sont protégés des radicaux libres et de l’environnement inflammatoire qui favorisent le cancer. Pensez au curcuma, au gingembre, à la coriandre, à l’ail, au persil, à la sauge, la ciboulette, au basilic, etc. 
  • Pensez « légumes » ! Apprenez à vos enfants ou vos petits-enfants à découvrir les plantes et les légumes : une étude a montré que le simple contact avec les plantes permet d’augmenter de plus de 70 %  la consommation de fruits et de légumes [11].
  • Redécouvrez les aliments et boissons fermentés non pasteurisés : choucroute, kimchi, kvass (jus de betterave rouge fermenté), kéfir, contiennent d’importantes quantités de probiotiques.
  • Prenez un complément de probiotiques de bonne qualité (Lactobacillus gasseri, Lactobacillus acidophilus, bifidobacterium).
  • Le surpoids et l’obésité sont associés à des risques plus élevés de cancers de l’œsophage, du pancréas, colorectal, du sein (après la ménopause), de l’endomètre, du rein, de la vésicule biliaire, de l’ovaire, du foie, de la prostate au stade avancé, les hémopathies malignes (leucémies et lymphomes) [12].
  • Luttez contre le mauvais sommeil et le stress. 
  • Entretenez des relations sociales et amicales saines, valorisantes et enthousiasmantes.

Maladie et sens de la vie

Maintenant pour conclure, j’aimerais finir avec une réflexion sur le sens nouveau que la maladie – et surtout lorsqu’elle est grave comme le cancer – peut parfois mettre dans nos vies. L’exemple du psychologue américain Richard Taylor est à ce titre absolument étonnant. Lui a été diagnostiqué d’une forme de démence en 2001, alors qu’il n’avait que 58 ans [13], avec des perspectives de survie limitées.

Face à ce diagnostic, il s’est d’abord senti abandonné, avant de s’engager dans une psychothérapie.

« Cela m’a permis de réapprendre ce que j’avais moi-même toujours expliqué à mes patients : la vie est comme elle est. Ni bonne ni mauvaise, elle est ce qu’on en fait. Tu connais tes problèmes, alors efforce-toi de les résoudre. »

Chaque soir, il s’est mis à écrire ce dont il parvenait à se souvenir de sa journée. C’est devenu un livre. Pendant des années, il a parcouru le monde et témoigné de son expérience de la maladie. Celle-ci ne l’a pas terrassé, contrairement à ce qu’on lui avait dit. Elle l’a révélé, donnant un sens nouveau à son existence.

Car la maladie, même grave, ne signifie pas la fin de la vie.

Richard Taylor, lui, a vécu ainsi 15 années pleines et utiles, parmi les plus heureuses de sa vie :
« Transmettre l’enseignement qu’il tirait de sa maladie est devenu sa vocation, et sa vie était peut-être même plus enrichissante qu’auparavant ».

Santé !

Gabriel Combris