Chère lectrice, cher lecteur,

Les lobbys, c’est comme les martiens, ça n’existe pas !
Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Monsieur Xavier Bertrand, ancien ministre de la Santé et aujourd’hui politicien plein d’avenir :

« Les lobbys, explique-t-il ça fait des années et des années que j’en entends parler…Les lobbys qui nous empêcherait de faire, qui nous empêcherait d’agir. Il faut me donner un exemple, donnez-moi un exemple »[1]

Un exemple ? …

Pas de problème ! Tiens, au hasard, prenons le cas du diabète.

Une maladie qui ne fait pas de quartier, puisque les personnes atteintes de diabète de type 2 ont en moyenne des accidents cardiovasculaires 15 ans avant les autres, que leur risque de mourir d’un problème cardiaque est jusqu’à quatre fois plus élevé, et que le diabète est aussi la première cause de cécité ou d’amputations (8000 par an).
Vous serez intéressé de savoir, par exemple, que la Fédération Française des diabétiques a reçu en 2012 la somme de 857 000 euros de la part de…Coca-Cola, mais aussi 300 000 euros de plus de la part de la « Fondation Coca-Cola ».
Et qu’en échange, l’entreprise qui fabrique des sodas qui rendent diabétiques a notamment eu le droit de sponsoriser la brochure de la Fédération destinée aux diabétiques …[2]
Si c’est pas du lobbying ça, c’est que je suis la mère Denis.

A la bonne soupe !

Et comment expliquer autrement que par le lobbying les conseils nutritionnels aberrants que les autorités Françaises diffusent depuis des années : plus de glucides, moins de graisses !Ainsi, le Professeur Hercberg, ancien responsable du Programme National Nutrition Santé, a pu recommander pendant des années de manger des féculents à « chaque repas »[3] !!!

Du pain et des patates pour être en forme…Ben voyons.Hasard, bien sûr, ce médecin était par ailleurs rémunéré par un certain « comité scientifique du pain » – en réalité une agence de publicité chargée de faire la promotion du pain – ou encore par les soupes Knorr.
D’ailleurs, il n’est pas le seul à aller ainsi « à la soupe ».

78 % des experts de l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) censés nous dire quelle est la meilleure alimentation santé, ont déclaré des liens actuels ou anciens avec l’industrie agroalimentaire.
Le résultat, c’est que la France est devenue un pays « producteur de diabétiques », avec plus de 3 millions de personnes concernées (chiffre qui a doublé en dix ans), et probablement plus de 500 000 malades qui s’ignorent.

Et le lobbying ne s’arrête pas là.

Une fois qu’on a « fabriqué » ces diabétiques, il faut qu’ils le restent !
Cette fois c’est l’industrie pharmaceutique qui embraye, et se charge de leur raconter la fable du diabète dont on ne guérit pas, et qui nécessiterait une médication à vie.
Là-encore, c’est FAUX !
Le diabète n’est PAS une fatalité vouée aux seuls traitements par les médicaments.

Et comme l’écrit le journaliste scientifique Xavier Bazin, « nombre de patients seraient prêts à faire les efforts nécessaires si on leur tenait un discours de vérité ».

Alors la vérité sur le diabète, la voici justement :

Enlevez-vous de la tête que le diabète est incurable. Il est possible de le vaincre naturellement, et les habitudes que vous prendrez pour y parvenir amélioreront aussi votre forme, votre énergie et votre santé ;

Ne suivez pas les recommandations nutritionnelles officielles. Elles sont datées. Les dernières études scientifiques montrent qu’il est possible de perdre du poids et de stabiliser votre sucre sanguin avec beaucoup moins de sacrifices que vous ne l’imaginez ;

Essayez tant que possible de vous passer de médicaments : ils ne s’attaquent pas aux causes réelles du diabète, et même les pilules les moins dangereuses ont des effets secondaires sérieux ;

La metformine, par exemple, diminue l’absorption des vitamines B12 et B9 dans les intestins [4] . Une carence qui s’aggrave avec le temps et dont les conséquences peuvent être lourdes sur l’équilibre du système nerveux, les fonctions cérébrales et la santé cardiaque.

Première chose à savoir quand on veut guérir du diabète.

Vous avez vu : j’ai souligné le verbe « vouloir ».

Parce que s’il y a diabète, ce n’est pas un hasard. C’est qu’il y a quelque chose à changer.
La maladie est la conséquence d’une hygiène de vie problématique (stress, manque de sommeil, manque d’activité physique) ET d’une mauvaise alimentation (trop de sucre, de fructose, de féculents, de produits industriels et d’huiles riches en oméga-6) qui entraînent une inflammation de l’organisme.

Le diabète provient d’un défaut de fonctionnement de l’insuline.

Cette protéine sécrétée par notre pancréas fonctionne un peu comme un gardien du temple, chargé d’ouvrir la porte de nos cellules afin d’y permettre l’entrée des sucres ingérés, véritables carburants pour notre métabolisme.
Le taux du sucre sanguin (glycémie), qui en principe s’élève doucement après un repas contenant des glucides, revient à son taux normal grâce à l’insuline quelques heures après.
En cas de défaut de production de l’insuline par le pancréas, ou quand toute cellule devient résistante à son signal, le taux de sucre ne redescend pas suffisamment dans le sang, et reste trop élevé.
Dans le premier cas, il s’agit d’un diabète de type 1, traité alors par une insuline de substitution (injections, pompes), et dans le deuxième cas – résistance à l’insuline –, on utilise usuellement des médicaments hypoglycémiants (qui font baisser le taux de sucre dans le sang).
Aujourd’hui, le diabète est défini par un taux de sucre dans le sang (ou glycémie) supérieur à 1.26 g / litre, niveau à partir duquel les complications peuvent apparaître.

La glycémie normale est comprise entre 0,7 et 1,10 g/l.

Entre 1,10 et 1,26 on parle parfois de pré-diabète.

Vaincre le diabète naturellement

Evidemment, l’alimentation joue ici un rôle primordial.
Une étude conduite en Grande-Bretagne a montré qu’en seulement 8 semaines d’un régime à très basse calories (600 cal) sans amidon (suppression de produits céréaliers comme le pain, les biscottes, les viennoiseries, la pizza, pâtes, riz etc.), un groupe de diabétiques avaient retrouvé une glycémie normale et le pancréas avait lui retrouvé sa capacité normale de production d’insuline.
Sans atteindre ce niveau calorique très bas, un régime légèrement moins restrictif permettra déjà d’obtenir d’excellents résultats sur la glycémie.
Le régime « paléo », qui exclut les aliments apparus avec l’agriculture il y a 10 000 ans (notamment les céréales et les laitages) au profit des légumes, fruits, noix, viande, poisson, a lui montré dans une étude de 2015 une amélioration de la totalité des marqueurs sanguins du diabète en seulement…15 jours !! [5]

Certaines épices que l’on peut facilement ajouter à son alimentation ont elles aussi un rôle antidiabète intéressant :

• La cannelle rendrait les cellules du foie ainsi que les cellules musculaires plus sensibles à l’insuline. Dans une étude du Human Nutrition Center (USA), une pincée de canelle (2 à 4 g/jour) a baissé de 12 à 30 % le taux de sucre dans le sang en 40 jours. En freinant le passage de la nourriture digérée dans l’intestin, la cannelle freine la diffusion du glucose vers le sang, régulant ainsi la glycémie.

• Dans une autre étude, les patients à qui on a donné des clous de girofle ont connu une baisse de leur taux de glucose. De plus, les clous de girofle ont contribué à prévenir la formation de caillots sanguins, cause potentielle d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral (AVC).

• Les graines de fenugrec contiennent un acide aminé (4-hydroxyisoleucine) qui pourrait améliorer la libération d’insuline et diminuer l’absorption des sucres.1 gramme de graines de fenugrec améliore la glycémie en réduisant l’insulinorésistance.

• La capsaïne, responsable du goût piquant du piment de Cayenne, augmente la production d’insuline par les cellules du pancréas [6].

Si on regarde du côté des plantes, là, on ne sait plus où donner de la tête tellement il y a de candidats à la défense anti-diabète !
Parmi les meilleurs, il faut citer le gingembre, qui dans une étude a montré une diminution de la résistance à l’insuline après deux mois de prise quotidienne.
Une étude de la revue Diabetes Care, a aussi montré l’efficacité du gingembre et du curcuma en prévention chez les prédiabétiques et pour les complications du diabète [7] . Prendre 2 à 3 cuillérées à soupe de poudre par jour avant les repas.

Drôle de tête, pour un médicament…

Autre incontournable de phytothérapie contre le diabète, le ginseng.
C’est une plante qui ressemble un peu à un épouvantail avec des grandes jambes filandreuses et une tête vaguement humaine.
Un peu inquiétant, c’est vrai, mais bon…il ne faut pas juger sur les apparences.
En cas de diabète de type 2, le ginseng a révélé une capacité à améliorer la glycémie postprandiale, c’est-à-dire le taux de sucre dans le sang après avoir mangé. 3 grammes par jour à prendre le matin en raison de l’effet stimulant. [8]
Ajoutons le cumin noir. 2 grammes jour contribuerait à normaliser significativement le taux de sucre dans le sang chez des personnes atteintes du diabète de type 2 [9].

La plante qui a choqué les scientifiques chinois !

Mais venons-en maintenant à une autre substance, la berbérine, un alcaloïde végétal extrait principalement des baies de l’épinette vinette ou du coptide chinois.
Des études récentes lui ont découvert des propriétés antidiabète si intéressantes que des chercheurs chinois ont pu conclure à une efficacité supérieure à la metformine dans le traitement du diabète de type 2 [10][11] !
Certains chercheurs expliquent son action antidiabétique par l’amélioration de la glycémie et par sa capacité à stimuler les cellules béta de Langerhans, productrices d’insuline.
Prudence tout de même car la berbérine peut interférer avec le métabolisme du foie.
On trouve la berbérine sous forme de gélules. En cas de diabète, l’apport recommandé est de 500 mg trois fois par jour lors des repas.

Voilà quelques pistes intéressantes, auxquelles il faut évidemment ajouter la gestion du stress et l’exercice physique.

Maintenant, je vous propose de finir avec une information qui décoiffe, comme on dit chez Dessange :

Une étude finlandaise conduite sur une période de 20 ans a montré que plus la consommation hebdomadaire d’œufs est basse, plus le risque de développer un diabète de type 2 est…élevé [12] !!

Voilà pourquoi on conseillera à notre ancien Ministre de la santé M. Xavier Bertrand d’aller se faire cuire un œuf, c’est excellent en cas de diabète (s’il en a) !

C’est aussi très bon pour la mémoire [13] , ce qui lui permettra de se souvenir des quelques exemples de « lobbying » que nous avons partagé aujourd’hui.

🙂

Santé,

Gabriel Combris

Sources :

[1] https://www.youtube.com/watch?v=8KoY586G_qg

[2] http://www.afd-bourgogne.fr/Files/Other/Diabete-et-alimentation.pdf

[3] https://www.lanutrition.fr/loeil-de-thierry-souccar/mais-que-fait-le-patron-de-la-nutrition-francaise-dans-une-pub-pour-le-pain-

[4] Pongchaidecha M, Srikusalanukul V, Chattananon A, Tanjariyaporn S. Effect of metformin on plasma homocysteine, vitamin B12 and folic acid: a cross-sectional study in patients with type 2 diabetes mellitus. J Med Assoc Thai. 2004 Jul;87(7):780-7.

[5] Metabolic and physiologic effects from consuming a hunter-gatherer (Paleolithic)-type diet in type 2 diabetes, Masharani U et al, Eur J Clin Nutr. 2015 Aug

[6] D. X. Gram, B. Ahre ́n, I. Nagy et al., “Capsaicin-sensitive sensory fibers in the islets of Langerhans contribute to defective insulin secretion in Zucker diabetic rat, an animal model for some aspects of human type 2 diabetes,” European Journal of Neuroscience, vol. 25, no. 1, pp. 213–223, 2007

[7] C. Scheider, Ginger’s Benefits for Type 2 Diabetes, Diabetes Care, march 2015.

[8] Concernant les précautions d’usage, le ginseng reste contre-indiqué chez l’enfant, la femme enceinte, la femme allaitante, et chez la personne souffrant d’un cancer hormonodépendant du fait de l’action hormonale de type œstrogénique possible du ginseng. De même, on évitera le ginseng en cas de diarrhées, d’hypertension artérielle, de dépression, ou d’état nerveux avec insomnie.

[9] Abdullah O Bamosa, Huda Kaatabi, Fatma M Lebdaa, Abdul-Muhssen Al ELQ, Ali Al-Sultanb. Effet de la Nigella sativa sur le contrôle glycémique des patients atteints de diabète de type 2. indienne J Physiol pharmacol. 2010 Oct- déc; 54 (4):. 344-54 PMID: 21675032

[10] Jun Yin, Huili Xing, and Jianping Ye. Efficacy of Berberine in Patients with Type 2 Diabetes. Metabolism. May 2008; 57(5): 712–717.

[11] Hui Dong, Nan Wang, Li Zhao, and Fuer Lu. Berberine in the Treatment of Type 2 Diabetes Mellitus: A Systemic Review and Meta-Analysis. Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine, vol. 2012, Article ID 591654, 12 pages, 2012

[12] Noerman (S.) et al., « Metabolic Profiling of High Egg Consumption and the Associated Lower Risk of Type 2 Diabetes in Middle‐Aged Finnish Men », Molecular Nutrition & Food Research, 2018:e1800605, https://doi.org/10.1002/mnfr.201800605

[13] M PT Ylilauri, S Voutilainen, E Lönnroos, J Mursu, H EK Virtanen, T T Koskinen, J T Salonen, T-P Tuomainen, J K Virtanen. Association of dietary cholesterol and egg intakes with the risk of incident dementia or Alzheimer disease: the Kuopio Ischaemic Heart Disease Risk Factor Study. The American Journal of Clinical Nutrition, 2017