à ceux qui donneraient vie à un rêve.
Aux rejetés, aux exclus.
Aux hommes de cœur, à ceux qui persistent à croire aux sentiments purs.
À ceux qui sont ridiculisés et jugés.
À ceux qui n’ont pas peur de dire ce qu’ils pensent et qui n’abandonnent jamais.”
Miguel Cervantes
Chers lecteurs,
Quand il y a une naissance heureuse dans la famille, on prévient tout le monde, on envoie un texto, un Whatsapp avec la photo du bébé.
Et puis d’ailleurs on voudrait annoncer la nouvelle au monde entier, pour que la joie qui nous anime déborde aussi dans tous les cœurs.
C’est la même chose avec Noël…
La naissance du « Sauveur », les étoiles qui brillent dans le ciel, et les anges qui sortent les trompettes – le Whatsapp de l’époque ?… – pour l’annoncer au monde.
Noël est la fête de la joie.
Et comme l’écrit joliment notre ami Jean-Pierre Willem, la joie n’est vraiment possible que si tout le monde peut la ressentir.
C’est ainsi que les premiers à qui la naissance de Jésus est annoncée sont des bergers.
« Ces hommes pauvres vivant en marge des villes, soupçonnés d’être des chapardeurs, étaient souvent méprisés et refoulés ».
« C’est à eux, aux sans-logis et à tous les déshérités que la nouvelle est annoncée en priorité. »
Les petits, les sans-grades, les « inutiles »…qu’on aurait vite fait d’oublier…Mais peut-il y avoir une joie sincère dans un monde où on les mettrait de côté, à l’écart de la communauté des hommes ?
Noël nous pose cette question difficile…
Et la réponse se trouve peut-être dans la scène magnifique de la crèche.
Et si c’était nous, dans cette crèche ?
Il y a là Marie, la mère qui nous guide sur les chemins de la fidélité au-delà des épreuves et de la souffrance.
Joseph, exemple d’humilité, de confiance et de disponibilité devant Dieu.
Et puis ces mages, personnages puissants qui ont tout quitté pour suivre…une étoile !!!
Vous imaginez les présidents Macron, Trump ou Poutine tout lâcher pour suivre une étoile ??
Alors quoi, ces mages sont-ils des fous ? Non.
Pour les hommes de l’Antiquité, « une étoile nouvelle ou filante est un signe, un indicateur qu’il se passe quelque chose d’extraordinaire dans le monde ».
Peut-être l’avènement d’un roi, la chute d’une ville ou le triomphe d’un héros.
Mais ce roi-là n’est pas comme les autres, c’est un enfant nu, déposé dans la mangeoire à bœufs d’une auberge. Et ce serait lui, le sauveur ?
Les mages croyaient chercher quelque chose. Ils ont trouvé autre chose. Plus grand que tout ce qu’ils avaient imaginé.
Et ils donnent ainsi un sens à ce que nous vivons parfois :
C’est le chemin, et le sentiment d’avoir touché la vérité qui nous rendent libres, qui nous font abandonner nos postures, nos certitudes, nos jugements.
Et les autres personnages de la crèche, que disent-ils…de nous ?
- L’âne ? Têtu, désobéissant, il n’en fait qu’à sa tête mais il est courageux, fort dans sa fragilité.
- Le bœuf ? Imperturbable, il trace son sillon, ne regarde pas en arrière, rassemble toutes ses forces pour vaincre les obstacles jusqu’aux limites de ses forces.
- Les moutons ? Dociles, ils suivent les mouvements sans trop se poser de questions. Sont-ils dociles, manipulables ? Ou au contraire respectueux, et fidèles ?
- Les bergers ? Ces gardiens de troupeau se présentent les mains vides mais le cœur plein d’amour…
Âne, bœuf, moutons, bergers, etc. Ne sommes-nous pas un peu de chacun ? Un peu de tous.
Rassemblés autour de l’essentiel.
D’un « sauveur » qui est l’être le plus fragile qui soit.
Un enfant nu, entièrement dépendant de ceux qui vont prendre soin de lui, et qui représente le coup de tonnerre absolu, l’inversement TOTAL de l’ordre établi des choses dans les sociétés humaines gouvernées le pouvoir, la force et la domination.
La vraie révolution, pour reprendre ce mot qu’on utilise à tout bout de champ.
Une révolution qui se produit dans le cœur de l’homme, lorsqu’il comprend que sa faiblesse, sa nudité, sa fragilité, sont le socle même de son humanité.
Voilà, je crois, le vrai message de Noël, celui qui se diffuse avec les whatsapp d’hier, d’aujourd’hui, et de demain.
Je vous souhaite un Joyeux Noël !
Gabriel Combris