Chers amis,

Vous exagérez, c’est un peu complotiste ce que vous écrivez…etc. 

Voilà ce qu’on continue d’entendre, en dépit de toutes les évidences, lorsqu’on révèle la face sombre des labos. Lorsqu’on écrit aussi que le « système » de santé a décidé de faire payer les dissidents, comme récemment le professeur Raoult.…

Complotiste, vraiment ?

Alors à ceux qui doutent, je voudrais aujourd’hui rappeler l’affaire de la Dépakine, revenue à la une de l’actualité avec la condamnation de Sanofi le 9 septembre dernier : 285 000 euros à verser à la lanceuse d’alerte Marine Martin pour « défaut d’information des risques ».

Une paille…pour des vies gâchées en toute connaissance de cause.

Ils savaient. Ils n’ont rien fait.

La Dépakine, vous vous en souvenez, est un médicament contre l’épilepsie.

Mais chez les femmes enceintes, il détruit les tissus du fœtus, provoque de graves malformations dans 10 % des cas, des troubles du comportement (autisme notamment) dans 30 à 40 % des cas.

Traitée à la Dépakine durant ses deux grossesses, Marine Martin a vu son premier fils venir au monde en 2002 avec des malformations et d’importants troubles neurocomportementaux.

Son second fils en sera atteint, lui aussi.

Elle cherchera durant de nombreuses années à en comprendre la raison jusqu’à ce qu’en 2007, grâce au Centre de Recherche des Agents Tératogènes (CRAT), elle réalise que la Dépakine est très certainement en cause.

Son combat ne fait alors que commencer et, face à la résistance de Sanofi, elle crée en 2011 l’APESAC, une association venant en aide aux familles touchées par les effets secondaires du médicament.

La page d’accueil de leur site[1] fait froid dans le dos, révèle l’ampleur des dégâts.

8368 victimes, 1866 avortements et 200 décès…

En 2015, Marine Martin obtiendra enfin une enquête de l’Inspection Générale des Affaires Sociales, la conduisant, avec l’aide de son avocat, à attaquer la firme en justice. D’autres familles lui emboîteront le pas.

Et la décision du 9 septembre 2024 vient donc mettre fin à presque dix ans de combat !!! « Très clairement, j’en ai bavé, explique Marine Martin, Sanofi a essayé par tous les moyens de faire arrêter mes procédures ».[2]

Gagner du temps (et de l’argent)

Il faut être clair : la toxicité in utero de la Dépakine était bien connue de Sanofi depuis de très nombreuses années.

Il y a presque 40 ans, un article scientifique paraissait dans le Lancet. Il signalait des malformations sur les bébés. Il montrait que les enfants de femmes traitées au premier trimestre de leur grossesse avaient un risque de spina-bifida multiplié par 30. Le spina-bifida est une très grave malformation de la colonne vertébrale[3].

Il y a plus de trente ans, deux publications signalaient des troubles du comportement chez les enfants, et cinq ans plus tard, on dévoilait aussi des cas d’autisme[4].

Tout cela a été porté à la connaissance des autorités médicales françaises.

Dans tous les pays, les documentations sur le produit ont été changées depuis 2006, sauf en France.

Chez nous, les Autorités de Santé ont mis 3 à 4 ans de plus que les autres à faire leur travail.

Et jusqu’en 2014, des milliers d’enfant ont continué à naître avec de graves malformations et des troubles du comportement provoqués par la Dépakine !!

Voilà pourquoi , malgré sa récente victoire, Marine Martin garde la tête froide. Elle sait que Sanofi va faire appel, encore et encore :

« C’est une guerre des nerfs. On rentre dans le dur. L’argent que j’ai gagné, il est bloqué. Ils ont les victimes à l’usure. C’est pour ça qu’il est important que d’autres victimes me rejoignent dans les procédures judiciaires »[5]

Du côté des laboratoires, pas de problème, ils ont des avocats payés à l’année pour faire le sale boulot !

Et de leur côté, les familles sont souvent moins bien expertes en droit.

À voir ce qui est arrivé aux parents de Simon Allenbach[6], lui aussi victime de la Dépakine, lorsque le Tribunal de Genève a estimé en 2022 que les faits reprochés à Sanofi étaient maintenant prescrits….

Et si vous faites un tour sur le site internet de Sanofi, vous observerez que le laboratoire se félicite d’avoir adopté un « code de conduite » et une « boussole morale » qui améliorent la vie des gens…

Tout cela est d’autant plus scandaleux que ces « stratégies » machiavéliques et pitoyables visant à minimiser les pertes financières se font au détriment d’existences innocentes et concrètes.

Des existences réelles, de chair et d’os, des corps souffrants, à mille lieux des projections abstraites de la balance bénéfices/risques calculée par les algorithmes et les experts de Sanofi.

En voici trois, d’ailleurs, de ces existences.

Trois enfants bretons nés handicapés à cause d’une exposition in utero à la Dépakine.

L’aîné est presque autonome, il travaille dans une structure protégée et peut vivre plus ou moins seul.

En revanche, les deux autres sont lourdement atteints.

« Ils ne sauront jamais s’occuper d’eux-mêmes, le dernier ne parle pas du tout », confient les parents à la presse.[7]

Et je n’ai jamais oublié ce témoignage d’une femme, qui remonte à il y a quelques années :

« Je suis la grand-mère d’une enfant de 14 ans victime de la Dépakine, à savoir cécité totale, agénésie radiale bilatérale avec mains botes, malformation cérébrale avec autisme, problèmes pulmonaires.

Cette enfant ne parle pas, ne voit pas, ne marche qu’avec une aide, porte une stomie gastrique, bref sera dépendante à vie de sa famille et de la société.

Nous n’avons reçu de Sanofi et des autres personnes impliquées que du déni, du mépris. Nous étions des illuminés. Nous avions pourtant raison, hélas ! »[8]

Marine Martin et la famille bretonne ont aujourd’hui obtenu justice, et la responsabilité de Sanofi dans le handicap de leur enfant a finalement été reconnue.

Mais où est la victoire ?

Le scandale, la polémique, les gros titres, les procès, la compassion, tout ça finit un jour par passer.

Ce qui reste, en revanche, comme une fatalité, c’est la douleur des victimes.

Est-ce complotiste, de dire ça ? Dites-moi ce que vous en pensez.

Gabriel Combris