Chère lectrice, cher lecteur,
Ca commence avec une sensation…insupportable.
Vous êtes allongé, mais vous avez l’impression de glisser, que votre corps est en train de s’échapper à lui-même…
Des couleurs vives jaillissent devant vos yeux.
Ca tourne, ça tourne encore…votre vision se déforme, autour de vous les espaces perdent toute structure…comme si le monde se liquéfiait…
Ca tourne encore plus…
…Vous ne pouvez plus tenir.
Alors vous vous penchez sur le seau qui est à côté de votre couche…
Et alors que derrière vous l’icaros, le chamane, continue ses incantations…vous vomissez tout ce qu’il y a dans vos tripes.
C’est épouvantable…mais c’est pourtant à ce moment précis que s’ouvre la porte.
Celle qui libère du passé….
Celle qui soigne le stress post-traumatique, la dépression, l’anxiété, l’insomnie, les troubles mentaux les plus profonds, les angoisses les plus ancrées…
La porte de l’âme…
Comment un homme a réussi à voyager dans le temps
Le soldat A. Barret, vétéran américain de la guerre d’Afghanistan, a raconté comment il avait guéri ses pulsions suicidaires grâce à une « plante psychédélique »1, l’ayahuasca, alors qu’aucun traitement chimique n’avait pu agir sur sa violente dépression.
Pour le dire simplement, ce qu’il a fait porte un nom : c’est un voyage dans le passé !!!
Un voyage aussi réel qu’il est possible d’en faire…
Et voici comment ça s’est passé :
L’ayahusca est un breuvage traditionnel à base de lianes, qui contient de la psylocibyne, un puissant hallucinogène qu’on retrouve dans différents champignons.
En l’absorbant au cours d’une cérémonie chamanique, Berret commence par vomir de toutes ses forces, mais progressivement, la terrible sensation de malaise s’estompe…
Et laisse place à une sorte de réalité augmentée…
L’ancien soldat se retrouve propulsé dans le passé, à l’endroit même où il a failli perdre la vie.
En Afghanistan.
Mais cette fois, contrairement à ce qui arrive dans ses cauchemars, il n’est pas un simple spectateur impuissant, condamné à vivre et revivre encore le même traumatisme.
Non… ses sens sont aiguisés. Da vue, le toucher, l’odorat…son instinct atteignent une vivacité exceptionnelle.
C’est comme s’il était capable de ressentir le torchis des murs où il peut toucher du doigt le nombre exact d’impacts provoqués par les balles…
Au sol, il revoit le corps d’une femme morte lorsque soudain, la détonation d’un engin explosif résonne terriblement…
Il revit la même scène de guerre qu’il a réellement vécue.
Mais contrairement à ce qu’il ressentait jusqu’à présent, il n’en est plus « prisonnier ». Peu à peu, il s’en libère. Et il voit apparaître comme un éclat de lumière.
Pour la première fois depuis des années, l’ancien soldat a le « sentiment » d’être en paix…
Et ce n’est pas qu’un sentiment. C’est une réalité qui a son explication parfaitement scientifique…
Regardez l’image ci-dessous : vous voyez les connexions d’un cerveau « normal »…
…et à droite, les connexions démultipliées d’un cerveau sous psilocybine !2
On dirait le trafic routier d’une route communale comparé à celui du périphérique parisien aux heures de pointe ! Avec la psilocybine, c’est affluence record dans le cerveau !
La psylocibyne augmente les connexions entre les neurones mais aussi la croissance des cellules nerveuses, ce qui permet au patient de créer de nouvelles pensées et émotions…
Et ce n’est pas tout.
…Car elle permet aussi un « saut qualitatif » des pensées, comme l’explique la lettre Santé Corps Esprit 3 :
« Elle connecte certaines régions du cerveau qui ne se « parlent jamais » en temps normal ! »
« Les scientifiques parlent d’une « expansion de l’esprit ». On peut dire que la psilocybine ouvre de nouvelles « portes de la perception » !
Voilà pourquoi il n’est pas du tout exagéré de dire que cette substance naturelle abolit littéralement les notions de temps et d’espace !
Et ses effets sur la dépression, par exemple, sont vraiment sensationnels !
Et si ce n’était pas un hasard ?
Dans une étude parue dans le Lancet Psychiatry, des personnes atteintes de dépressions graves et résistantes aux médicaments, ont reçu deux doses de psilocybine, à 7 jours d’intervalle.4
Résultat, plus de 50 % d’entre eux sont sortis de leur dépression, avec une amélioration qui a été durable.
Avec seulement deux doses, prises sur une semaine !!!
Alors certes, je dois tout de même préciser que l’échantillon n’était que de 12 personnes.
Mais selon Amanda Feiling, de la Fondation Beckley, qui a participé à l’étude. « Il s’agit d’un succès sans aucun équivalent qui pourrait révolutionner le traitement de la dépression », et qui a été confirmé dans une autre étude, sur vingt personnes cette fois.
Après avoir pris la psilocybine, certains ont dit avoir ressenti une sorte de réinitialisation de leur cerveau…
Et d’autres témoignages font état d’améliorations majeures en cas de migraines ou encore pour aider à traverser un deuil ou affronter un cancer.
L’Agence américaine du médicament (la FDA) a d’ailleurs ouvert la porte à la « médecine psychédélique », en accordant à la psylocibine le statut de « traitement révolutionnaire »…après l’avoir déjà attribué à la MDMA (l’Ecstasy)
Evidemment, ces traitements – qui ne sont pas autorisés en France – ne peuvent être administrés que sous la plus méticuleuse surveillance médicale.
Mais ils offrent des opportunités fascinantes, qui nous font également réfléchir à la notion de collaboration avec la nature pour se soigner.
Car ils posent une question importante : ces champignons « magiques » ouvrent-ils des portes par hasard ?
Vous connaissez ma position : je pense que la nature nous propose un fantastique pacte d’assistance…( à découvrir dans mon dernier livre, Les 65 Fantastiques, que vous pouvez obtenir gratuitement sur simple demande en cliquant ici)…
Le fabuleux pacte de la Nature
Un des plus grands spécialistes mondiaux des champignons, l’américain Paul Stamets, estime pour sa part que ces champignons ont une intelligence particulière.
Et qu’iIs seraient là « pour faire passer un message aux êtres humains, pour leur faire saisir l’unité et l’interconnexion de toute matière et de toute vie »…
Un peu illuminé, notre mycologue ?
Certes il faut « l’esprit ouvert » pour accepter de considérer cette hypothèse.
Mais les chamanes qui utilisent l’ayahusca depuis des siècles, les sorciers africains qui connaissent la puissance de l’iboga pour faire voyager les esprits, ou les aztèques qui utilisaient la sauge divinatoire à des fins religieuses…connaissaient eux aussi les bienfaits spirituels à attendre de cette merveilleuse collaboration.
En réalité, cette notion d’interconnexion est au cœur même de la vie naturelle. Elle en est la structure centrale :
Ainsi, 90 % des plantes terrestres entretiennent avec les champignons des relations discrètes, étroites et fructueuses depuis environ 370 millions d’années !!!
Et ils ont passé un pacte fascinant :
« Le champignon non seulement pénètre et enveloppe les racines de l’arbre, mais il développe son réseau de filaments dans le sol alentour. »
« Il s’étend bien au-delà des racines de sons hôte pour se mêler aux racines des autres arbres et il se connecte avec les champignons partenaires et les racines de chaque nouvel arbre rencontré ».
« Il en résulte un vaste réseau d’échanges aussi bien de nutriments que d’informations, par exemple sur l’imminence d’une attaque d’insectes. »
En échange de ses services, le champignon réclame aux arbres sa rétribution sous forme de sucre et de glucides.».
Et parfois la coopération va encore plus loin.
Le clitocyte laqué bicolore, un champignon vivant en symbiose avec le pin de Weymouth, emploie les grands, les très grands moyens.
« Quand l’azote vient à manquer, il émet une substance toxique qui provoque la mort des minuscules animaux qui vivent dans le sol, dont les cadavres, en se décomposant, libèrent de l’azote et les transforment ainsi en engrais pour l’arbre et le champignon. »
Voilà de quoi sont capables certains champignons.
Alors pour ma part, je ne m’étonne pas plus que cela qu’ils puissent aussi jouer un rôle important pour ouvrir les portes de la perception.
Ce qui m’étonne plus, en revanche, c’est qu’il soit si difficile de mettre ces solutions simples concrètement au service des patients anxieux ou déprimés…
Il faut croire que ça ne doit pas arranger les vendeurs d’antidépresseurs.
Santé !
Gabriel Combris
PS. Le pouvoir des plantes médicinales est en train d’être révélé au grand public. Mon livre “Les 65 fantastiques” vous fait découvrir les merveilles oubliées de la Nature au service de notre santé. Vous pouvez le recevoir gratuitement en cliquant ici.
Sources et références :
1. http://www.wsj.com/articles/is-perus-psychedelic-potion-a-cure-or-a-curse-1461944415
2. https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsif.2014.0873
3. https://www.sante-corps-esprit.com/champignons-magiques-cerveau/
4. Psilocybin with psychological support for treatment-resistant depression: an open-label feasibility study, Dr Robin L Carhart-Harris, PhDMark Bolstridge, MDJames Rucker, MD †Camilla M J Day, MD †David Erritzoe, MDMendel Kaelen, BScMichael Bloomfield, MDJames A Rickard, PhDProf Ben Forbes, PhDAmanda FeildingProf David Taylor, PhDProf Steve Pilling, PhDProf Valerie H Curran, PhD, Prof David J Nutt, DM, May 2016, The Lancet
Je présume que vous avez lu le livre de Castaneda « L’herbe du diable et la petite fumée « …sinon je vous en recommande la lecture
Je pense que les recherches sur les champignons n’en sont qu’à leurs débuts.
Par ailleurs, les médecins se doivent de soigner et chercher toutes les alternatives pour y arriver, même si le chemin n’est pas dans l’orthodoxie des “grands pontes de France”.
Bonjour Monsieur Gabriel Gombris,
Votre article est intéressant.
Mais peut-être faudrait-il se poser des questions plus .. loin ?
Est-ce bien « notre » cerveau qui produit cela ?
Les chamanes savent , ils connaissent le Ciel et la Terre.
Ils ont la sagesse de les faire découvrir à ceux qui sont prêts à vivre cette terrible et douloureuse aventure pour l’égo.
Bien à vous,
Voilà qui est bien dit !
Fais attention, Gabriel, tu fais de la pub pour des drogues illicites.. les champi hallucinogènes c’est super, mais faut faire attention de ne pas sauter par la fenêtre sous peine de finir en omelette sur le trottoir..
Bonjour,
Je crois bien qu’il n’y a pas de psilocybine dans les plantes utilisées pour faire l’ayahuasca.
On trouve de la psilocybine dans certains champignons mais pas dans l’ayahuasca.
Une très belle journée
Lynn
Vous êtes fantastique ! et les symboles utilisés sont un pur régal pour nous vos humbles lecteurs !
un grand merci pour votre mine d’informations
Pourquoi pas la psilocybine contre Alzheimer ??
Bonjour,
Le LSD aussi déforme l’espace et le temps. L’expérience m’a monté que ce qu’on nomme prétendument le réel n’est que la perception par nos sens “à jeun”. Sous l’effet des hallucinogènes la perception de ce réel n’est plus la même ; conséquemment, les sensations alors ressenties n’ont plus rien à voir avec celles éprouvées par ailleurs : adieu passé, présent pesant et angoisses liée à l’avenir.
Merci d’avoir mis le doigt sur ces vérités encore bien trop taboues par les temps qui courent !
Cher Gabriel,
Je veux bien m’abonner mais d’ou viennent les frais de port, est-ce pour les 2 livres? Cela me semble beaucoup.
Bien à vous
Fanny Battiau
Les frais de port sont pour recevoir la revue papier pendant un an dans votre boîte aux lettres. Merci !
Très intéressant, merci, c’est un plaisir pour moi de lire vos articles.
petite précision ethnobotanique , l’alcaloide spécifique de l’ayahuasca est la DMT dimethyltryptamine , la psilocybine est caractéristique du genre stropharia cubensis ou psilocybe , qui sont des champignons et non des lianes
Merci pour cette lettre qui m a passionné – et impressionné…..quelles ouvertures à la compréhension de notre environnement
Une idée un peu folle…..ou pas :
Quels effets sur alzheimer ?
M E R C I !! De concilier LA Santé des Humains à LA Nature et sa subtile intelligence, en lien à la Vie
Bonjour et bonne année Mr Gabriel COMBRIS
Gratitudes pour ce billet sur les plantes psychédéliques que je ne trouve pas si décalé de la réalité. Oui c’est vrai : qu’attendons-nous pour pouvoir utiliser ces plantes pour les personnes déprimées, certains cancers et la recherche de bien être pour s’habituer à tout doucement re-stabiliser sa vie ?
A force de lire bien des choses sur les bienfaits apportés par les plantes, il semblerai que la santé des gens n’intéresse pas le milieux médical conventionnel.
Toutes ces plantes dont le maître mot est la prévention ont largement fait leurs preuves, que faut-il de plus ?
Pourquoi ne laissons-nous pas une partie de la population se soigner de cette façon alors que l’on crie haut et fort que la Sécurité Sociale est en déficit ? Serais-ce encore un mensonge de plus ?
On finit par douter de toutes nos organisations sur lesquelles ont été bâties nos relations sociales ! C’est extravagant !
Les temps actuels aussi improbables que réels amorcent un changement de paradigme, une modification profonde des valeurs, une autre vision du monde, nouvelle façon de penser, et à terme une autre logique d’actions. Ces temps improbables ont au moins cet avantage de faire réfléchir un grand nombre de personnes… Enfin je l’espère
Cordialement et surtout continuez à nous informer à la façon des réseaux de filaments des champignons sans bruit mais avec efficacité d’échanges et de symbiose, pascal
Bonjour Mousieur Combris,
qui e me permets de vous signaler qu’il y a une erreur dans le nom de la plante dont vous parlé dans ce n° est “ayahuasca” étant donné que mon mari a travaillé plusieurs années au Pérou et il a connu l’ayahuasca. Merci pour toutes ses informations, en fait, je constate que la Nature nous surprend encore !!
d.ghesquier@orange.fr
C’est le point que je voulais faire ressortir : beaucoup sont convaincus de ce que vous dites mais le plus dur (?)c’est prendre le virage. Il faut aider ceux qui veulent le faire car changer du tout au tout est impossible. Par quoi commencer ? Mais bien sûr, je vais le ,faire car dans la nature tout est en communication, les arbres aussi communiquent entre eux et avec les champignons par ex. Quand on dit cela en public, ça ricane à côté. Peu croient à la mémoire de l’eau. Pour mon cas personnel, ça va être difficile car je suis atteinte de la maladie de Parkinson, il y a du boulot !
Je suis Dr Alain Cornet : entre 2003 et 2006 j’ai suivi une thérapie transpersonnelle du Dr Stanislav Grof, né à Prague (Tchécoslovaquie) en 1931, est un psychiatre tchèque, pionnier dans la recherche des états modifiés de conscience. Stanislav Grof commence ses recherches sur les drogues psychédéliques, surtout le LSD, en 1956 à l’Institut de recherches psychiatriques de Prague où il les poursuit jusqu’en 1967. Il part alors pour Baltimore (Maryland, États-Unis) pour devenir chercheur et professeur de psychiatrie à l’université Johns-Hopkins : de 1967 à 1973, comme chef de projet au Centre de recherches psychiatriques du Maryland, il poursuit ses travaux sur le potentiel psychothérapeutique des états de conscience produits par l’utilisation du LSD dans un contexte approprié. Le programme porte en particulier sur certains types de population (toxicomanes, personnes en phases terminales, etc.) Dans les années 1970, sa première épouse, Joan Halifax, anthropologue, collabore avec lui dans un projet de recherche sur le LSD et sur “la rencontre de l’homme avec la mort”. De 1973 à 1987, il est professeur résident à l’Institut Esalen, à Big Sur, Californie, où, avec sa seconde épouse, Christina Grof, professeur de yoga, il développe la “respiration holotropique” Stanislav Grof est, avec Abraham Maslow, l’un des fondateurs de la psychologie transpersonnelle (1969) et l’inventeur de la respiration holotropique, une technique voisine du rebirth. Il a mis sur pied et dirigé pendant de nombreuses années le Grof Transpersonal Training, enseigne au California Institute of Integral Studies, et parcourt le monde pour donner des conférences et animer des séminaires de respiration holotropique.
Il fut président de l’International Transpersonal Association en 1971 et responsable de congrès internationaux dans le domaine transpersonnel.
Aujourd’hui (2007), Stanislav Grof fait partie des conseillers scientifiques de l’Institut de recherche sur les expériences extraordinaires (INREES), qui a publié un Manuel clinique des expériences extraordinaires (Paris, InterEditions, 2009).
Je souhaiterais recevoir le livre sur les 65 plantes qui soigne & vous remercie pour tout vos conseille, mais aussi pour votre travail et recherche, moi même je disais depuis des années, que les médicaments ne soigne pas et que la chimie est é reste un poison pour l’humain.