Chère lectrice, cher lecteur,

Il s’est déroulé, à l’occasion des Jeux Olympiques de Rome, en 1960, une histoire étonnante que je conseille à tous ceux qui pensent que « les plantes médicinales ou du foin, c’est pareil » !

L’histoire, donc.

Nous étions alors en pleine guerre froide, et le « combat » entre l’ouest et l’est se déroulait aussi sur les terrains de sport.

Or il se trouve qu’à Rome, les athlètes russes se sont mis à écraser leurs adversaires américains dans quasiment toutes les disciplines : natation, escrime, gymnastique, raflant au total plus de 100 médailles.

Et évidemment, les Américains ont accusé leurs concurrents d’avoir triché. De s’être dopé à coup d’hormone de croissance ou de corticoïdes.

Seulement en faisant tous les tests possibles, les autorités olympiques n’ont rien trouvé à redire et les Russes ont pu retourner dans la mère patrie en gardant leurs médailles, gagnées à la loyale.

Mais…

…On sait aujourd’hui que les soviétiques avaient bien un secret pour améliorer leurs performances.

Et devinez quoi ?

Les Russes se « dopaient » avec… une plante !

La première plante à voyager dans l’espace

D’ailleurs vous avez peut-être une idée de laquelle il s’agit ?

C’est une adaptogène, comme on dit, c’est-à-dire qu’elle est à la fois :

  • sans danger pour les animaux et les humains (pas de toxicité) ;
  • qu’elle augmente la résistance de l’organisme ;
  • qu’elle est « normalisante » : c’est à dire qu’elle ramène l’organisme à l’homéostasie (équilibre), que le dysfonctionnement produise une hypo-réaction ou une hyper-réaction.

Vous l’avez ?

L’éleuthérocoque, un buisson de la famille des Araliacées, où s’illustre déjà le célèbre ginseng.

Une plante redécouverte dans les années 1940 par le médecin russe Nicolaï Lazarev, à qui Staline avait donné pour mission d’accroître la résistance physique et intellectuelle de la population russe.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a mis la main sur un fantastique stimulant naturel :

Lazarev l’utilisa sur des conducteurs de camions et des mineurs de Sibérie travaillant dans des conditions particulièrement éprouvantes, et fit la preuve scientifique qu’elle augmentait leur résistance face au stress émotionnel et physique, sans effets secondaires, contrairement aux stimulants psychotropes qu’il avait essayés auparavant.

Plus tard, l’éleuthérocoque sera aussi employée avec succès par les astronautes de la station Mir et les athlètes soviétiques, pour la plus grande gloire de l’URSS.

Des études récentes ont montré que l’éleuthérocoque procure une sensation de bien-être général, probablement lié à un effet relaxant sur les tissus du système sanguin1, et qu’elle est aussi très utile pour des personnes en situation de burn-out (épuisement professionnel), avec une amélioration qui est vraiment très nette2.

Enfin, la plante est recommandée aux personnes âgées, car elle améliore de façon générale la santé mentale3!

Voici maintenant quelques façons de le consommer, si vous êtes fatigué :

En tisane

  1. Mélanger à parts égales les racines des plantes suivantes : astragale, éleuthérocoque, ortie, angélique, aunée et réglisse (cette dernière est à éviter si vous soufrez d’hypertension).
  2. Mettez 1⁄2 cuillerée à soupe dans l’équivalent d’un bol d’eau froide.
  3. Faites chauffer jusqu’à frémissement et laissez frémir à feu doux 1 à 2 minutes. Coupez le feu puis couvrez durant 10 à 15 minutes.
  4. Filtrez et buvez de préférence le matin. Vous pouvez reprendre un bol après le déjeuner, mais pas plus tard, pendant un à deux mois.

En teinture-mère

Diluez dans un verre d’eau jusqu’à 4 ml (25 à 30 gouttes) par jour en 2 ou 3 prises.

En gélules

Jusqu’à 4 g de poudre de racine par jour en 2 ou 3 prises (matin et déjeuner pour éviter les troubles du sommeil) avec un verre d’eau.

Le dictionnaire Vidal recense quelques rares effets indésirables en cas de consommation excessive (maux de tête, irritabilité)4, alors on déconseillera par précaution l’éleuthérocoque aux femmes enceintes ou allaitantes, aux enfants de moins de 12 ans ainsi qu’aux personnes sujettes à une tension artérielle élevée.

A noter que l’éleuthérocoque n’est malheureusement pas adaptée au climat européen, où on ne la cultive pas.

Votre herboriste, en revanche, pourra vous conseiller sur le choix de produits de bonne qualité.

 

Santé !

Gabriel Combris

PS. Contre-indication : L’éleuthérocoque ne doit pas être consommée par les personnes qui ont ou ont eu un cancer hormono-dépendant

Sources :

1. Kwan CY1, Zhang WB, Sim SM, Deyama T, Nishibe S. Vascular effects of Siberian ginseng (Eleutherococcus senticosus): endothelium-dependent NO- and EDHF-mediated relaxation depending on vessel size. Naunyn Schmiedebergs Arch Pharmacol. 2004 May;369(5):473-80. Epub 2004 Apr 17.

2. Jacquet, Grolleau, Jove, Lassalle, Moore. Burnout: evaluation of the efficacy and tolerability of TARGET 1® for professional fatigue syndrome (burnout). J Int Med Res. 2015 Feb;43(1):54-66. doi: 10.1177/0300060514558324. Epub 2014 Dec 23.

3. Cicero AF, Derosa G, Brillante R, Bernardi R, Nascetti S, Gaddi A : Effects of Siberian ginseng (Eleutherococcus senticosus maxim.) on elderly quality of life : a randomized clinical trial, US National Library of Medecine, DOI : 10.1016/j. archger.2004.04.012

4.  https://www.vidal.fr/parapharmacie/phytotherapie-plantes/eleutherocoque-eleutherococcus-senticosus.html