Chère lectrice, cher lecteur,

Je me souviens d’un récit incroyable du docteur Dominique Rueff, grand spécialiste des médecines naturelles, qui racontait un coup de fil surréaliste qu’il avait eu avec le CHU de Grenoble, suite à un bilan antioxydant qu’il avait réalisé dans cet hôpital.

A l’autre bout du fil, la biologiste qui lisait ses résultats n’en revenait pas :

  • Mais vous n’êtes pas Dominique Rueff, ce n’est pas possible !
  • Mais enfin si ! Pourquoi ?
  • C’est que…vous devriez être MORT !!! …
  • Quoi !!!
  • Mais oui…vous n’avez pas de glutathion !

« C’est à ce moment-là » poursuit le médecin, que j’ai appris qu’en théorie, on ne peut vivre sans glutathion. J’aurais dû être très malade ou très fatigué ou…très mort… »

Ce qui souligne d’abord qu’entre la théorie et la réalité, il y a heureusement de la marge…

…Mais cela montre aussi, et surtout, l’importance du glutathion, une petite protéine essentielle que notre organisme produit normalement dans le foie1.

Le boss des antioxydants…

Le glutathion est tout simplement « l’antioxydant intracellulaire le plus important de l’organisme ».

Il va permettre à d’autres vitamines antioxydantes, comme les vitamines C et E, d’agir pleinement en recyclant les formes oxydées (« rouilllées »), en se régénérant et en restaurant leur potentiel antioxydant. 

Bien-sûr, notre organisme fabrique d’autres antioxydants, et vous avez peut-être déjà entendu parler de l’acide urique ou de la superoxyde dismutase (SOD), mais aucun n’est aussi puissant ni aussi généraliste que le glutathion.

Pour faire court, le glutathion, c’est le « boss ». 

Egalement le principal outil de votre foie2 pour neutraliser les agents toxiques et polluants.

Le glutathion est impliqué dans la détoxification parce qu’il se lie à des toxines comme les métaux lourds, les solvants et les pesticides et les transforme en composés hydrosolubles susceptibles d’être facilement éliminés dans la bile ou les urines.

Et il y a mieux… 

Glutathion contre coronavirus

Car le glutathion réduit (GSH), sa forme active dans l’organisme, aurait lui-même une activité thérapeutique directe.

Une étude suggère son efficacité face à l’inflammation pulmonaire dans un contexte d’épisode grippal.

La teneur en GSH est corrélée à la capacité des cellules à agir sur la réplication du virus et ce, à différents stades du cycle viral3

Pour le Pr Vincent Castronovo, cancérologue et chercheur en sciences biomédicales à l’université de Liège, le glutathon est une arme essentielle dans la lutte contre le coronavirus :

« L’importance du GSH est démontrée dans l’inflammation pulmonaire. Il peut être déterminant pour éviter la mort et devrait être injecté aux patients en réanimation4. Personne n’en parle à la télévision. »

On n’a pas fait d’étude en double aveugle pour démontrer l’utilité du parachute !

Il est vrai qu’à la télévision, on n’a qu’un mot à la bouche, dès qu’il s’agit du covid : c’est le vaccin ou rien.

Nous avons déjà évoqué les limites de cette approche, qui ne tient aucun compte de la fortification du terrain (vous pouvez retrouver ma lettre sur le sujet en cliquant ici), mais il est absolument clair qu’un bon niveau de glutathion fait également partie d’une stratégie de défense efficace.

Ca s’appelle du bon sens, et comme le dit le Pr Castronovo, « on n’a pas fait d’étude en double aveugle pour démontrer l’utilité du parachute ».

Maintenant, quel est ce « bon niveau » de glutathion ?

En théorie, là-encore, nous ne devrions pas avoir besoin d’une supplémentation avec un mode de vie sain et une alimentation adaptée : on retrouve en effet le glutathion dans les fruits et légumes, les poissons et les viandes.

Les asperges, l’avocat, les noix et les framboises en sont aussi de bons précurseurs.

Seulement dans la réalité, c’est une autre histoire.

D’abord parce qu’à partir de 45-50 ans, les taux de glutathion ont tendance à chuter.

Et puis il faut ajouter l’éventuelle consommation de tabac, d’alcool, la pollution environnementale, certaines maladies chroniques comme le diabète, ou encore la prise régulière de paracétamol, qui contribuent à les faire diminuer encore plus.

Le docteur Rueff résume ainsi la situation :

« Le vieillissement accéléré, le stress intensif et prolongé, toutes les maladies chroniques, auto-immunes (thyroïdites, pancréatites…) et inflammatoires (arthrites), sont en relation avec un trouble du métabolisme du glutathion »

« Il en est de même avec les maladies d’Alzheimer et de Parkinson ».

« Le déficit en glutathion en cas de cataracte sénile5 est moins connu. Le glutathion et son enzyme, la glutathion peroxydase, contribuent à protéger la transparence du cristallin. »

« Il y a toujours une relation entre la régulation du métabolisme du glutathion et l’amélioration et/ou la stabilisation de toutes ces affections »6.

Pour une supplémentation efficace et adaptée, le dr Rueff recommande de faire un bilan de stress oxydant, qui permet de déterminer précisément le besoin en glutathion.

Pour bénéficier à plein des effets du glutathion, d’autres auteurs recommandent une prise d’un 1g (maximum) par jour en deux fois et en gélules gastro résistantes7. 

Le mieux est évidemment d’en discuter avec votre médecin.

On trouve aussi du glutathion dans…

Le chardon marie, qui est considéré comme l’un des principaux éléments contribuant à une bonne santé hépatique et une détoxification de l’organisme.

Une étude sur les rats a démontré que l’’extrait actif du chardon marie, la silymarine, augmentait significativement le taux de glutathion réduit (GSH) mais également une autre enzyme antioxydante, la super oxyde dismutase (SOD).

Prendre 250 milligrammes par jour pendant trois mois pour se protéger d’un environnement particulièrement polluant ou en cures, deux fois par an.

D’autres études8 ont montré que la N-Acetyl-Cystéine (NAC) est capable de stimuler la biosynthèse du glutathion.

« Elle augmente les niveaux de glutathion intracellulaire dans les érythrocytes ainsi que dans les cellules du foie et des poumons et restaure les stocks de glutathion après qu’ils ont été expérimentalement diminués. Une supplémentation peut, à elle seule, normaliser les taux de glutathion. Prendre 600 milligrammes par jour en cours de repas »9.

Enfin, rappelle le journaliste scientifique Dominique Vialard, la régénération du glutathion (car il se régénère lui-même plusieurs fois avant de disparaître) repose sur certains enzymes spécifiques dont l’activité dépend elle-même de certains ions fournis par l’alimentation, dont le sélénium.

L’aliment le plus riche en sélénium est la noix du Brésil. Puis il y a le thon, les abats de volaille, le hareng mariné, les côtelettes de porc et la morue. Ils vous apportent en moyenne 50 microgrammes de sélénium par 100 grammes.

Santé !

Gabriel Combris

 

Sources et réfèrences 

1. Plus précisément un peptide composé de 3 acides aminés : la L-cystéine, l’acide L-glutamique et la glycine

2. De par la présence de son groupement thiol : https://fr.wikipedia.org/wiki/Thiol

3. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3048347/

4. https://www.alternativesante.fr/coronavirus/covid-19-la-micronutrition-grande-oubliee-du-debat

5. Rathburn WB, Glutathione in occular tissues. 194-206

6. Dr Dominique Rueff , « La petite protéine gardienne de votre santé »

7. https://www.alternativesante.fr/glutathion/le-seul-antioxydant-dont-on-ne-nous-parle-jamais

8. http://www.toxicologie-clinique.org/stc2009/conferences/saviuc.htm

9. Dr Dominique Rueff , op.cit