Chère lectrice, cher lecteur,
Au 6ème siècle, bien avant l’invention de l’assiette, les aliments étaient servis sur un “tranchoir » : une tranche de pain rassis de 4 jours (au moins) sur laquelle on déposait la nourriture.
Miam…ou beurk ?
Chacun ses goûts…Mais quoi qu’on en pense, le tranchoir est un objet très intéressant d’un point de vue nutritionnel.
D’abord, il faut préciser que nos ancêtres étaient plutôt habitués à une miche ronde, dense et non salée qui apporte l’essentiel des calories, mais qui assurait également un minimum d’étanchéité à leur « assiette ».
Le contenu du tranchoir était souvent maigre : quelques légumes, des pois, des fèves et parfois des petits gibiers (oiseaux ou lapins) en période de fête.
Contrairement à aujourd’hui, on ne mangeait pas les animaux producteurs : poules (œufs), vaches (lait), moutons (laine), bœufs (travail des champs), on les gardait pour assurer un rendement alimentaire tout au long de l’année.
A cette époque, la plupart des gens ne faisaient souvent qu’un seul repas par jour.
Et vous comprenez qu’ils pratiquaient ainsi ce qu’on appelle aujourd’hui la restriction alimentaire sous ses 2 formes les plus fréquentes :
- le jeûne intermittent
- et la restriction calorique.
Comment va votre thymus ?
La revue Science1 vient de publier une étude importante sur la restriction calorique, car si le bienfait à en attendre est évidemment est la perte de poids, les chercheurs ont fait une découverte plus surprenante encore :
Ils ont montré que 15% d’apports alimentaires en moins pouvaient régénérer le thymus.
Et c’est essentiel !
Le thymus est cet organe-glande situé en avant des 2 poumons.
C’est lui qui assure un bon système immunitaire grâce à la maturation des lymphocytes T aussi appelés thymocytes.
Avec l’âge, le thymus régresse et aura perdu la moitié de sa taille à l’âge de 70 ans.
Ce qui peut expliquer que certaines personnes sont plus sensibles aux infections, aux virus, aux allergies ou aux rhumes en vieillissant.
Mais ce qu’ont découvert les chercheurs, c’est qu’il est possible d’inverser cette tendance et de régénérer cette glande.
Non pas grâce à la qualité des aliments (bien que cela soit important), mais surtout grâce à la quantité que vous mettrez dans votre assiette.
200 volontaires ont ainsi été suivis par des chercheurs de l’université de Yale (États-Unis) durant plusieurs années : 100 d’entre eux ne devaient rien changer à leurs habitudes (groupe contrôle), tandis que les 100 autres devaient diminuer leurs apports en calories de 15% (en moyenne).
A l’aide d’une IRM, les scientifiques ont montré que le thymus de ceux ayant suivi une restriction calorique restait beaucoup plus fonctionnel et produisait plus de lymphocytes qu’au début de l’étude.
Non seulement, la diminution de 30% des apports caloriques « répare » notre système immunitaire, mais contribue aussi à une augmentation de 30% de la longévité en agissant sur l’ensemble de l’organisme :
- Elle réduit la quantité de radicaux libres émise par les mitochondries, nos petites « centrales à énergie » qui produisent ainsi moins de déchets2;
- Elle augmente la résistance au stress, l’endurance, et désactive l’enzyme pro-inflammatoire mTOR.3
Mais surtout, une protéine au nom un peu barbare : la « PLA2G7 » aurait un lien direct avec la régénération du thymus.
Lorsque cette protéine est « inactivée », l’inflammation est diminuée et la durée de vie augmente.
Donc si vous deviez changer une chose à vos habitudes alimentaires, cela serait la taille des portions ou plus facilement encore, la taille de vos assiettes.
Autre chose à savoir, plus les aliments caloriques sont découpés, émincés ou hachés, plus ils prennent de volume et satisfont la faim en petites quantités (c’est d’ailleurs un élément caractéristique de la cuisine asiatique).
Pour augmenter la satiété (impression d’avoir assez mangé), on peut ajouter des épices (curcuma, cardamone, cannelle, piment, etc.) ou un peu de vinaigre (acide acétique), qui diminue la glycémie dans les heures qui suivent le repas, et permet d’améliorer la réponse à l’insuline.
Votre assiette comme vous ne l’avez jamais vue
Autre aspect fondamental : ra-len-tir en mangeant.
Faire du repas un temps « à part ».
Savez-vous que sur la célèbre île aux centenaires d’Okinawa, par exemple, les anciens ont pour règle de ne jamais s’asseoir à table s’ils sont stressés.4
Ils considérèrent que cela « perturberait leur relation aux aliments ».
Ridicule ?
Pas si sûr…Ne pas arriver « stressé » devant l’assiette permet de limiter l’aspect compulsif du repas. Et donc de manger moins.
Une étude parue dans le Journal of the American Dietetic Association a ainsi montré que les personnes qui mangeaient moins vite absorbaient 66 calories de moins par repas5.
Et puis un repas, ce n’est pas simplement une action mécanique qui consiste à « ingérer de la calorie » nécessaire au métabolisme.
C’est aussi le temps d’une méditation centrée sur l’appréciation de ce qui existe, sur la générosité de la nature, sur la fabuleuse relation de partage qu’elle entretient avec l’homme.
Car regardez vraiment ce qu’il y a dans votre assiette.
Imaginez le travail, le talent, l’inventivité, la fabuleuse aventure qu’il a fallu pour qu’une huile d’olive arrose votre salade, qu’un navet vous contemple au milieu d’une forêt de légumes, ou qu’un merveilleux vin rouge glisse le long de votre gorge.
Sachez apprécier ce moment spécial en mâchant lentement – la mastication et la salive jouent un rôle essentiel dans le processus de digestion – arrêtez-vous régulièrement, prenez de petites bouchées : une étude parue dans Clinical Nutrition a montré que les personnes qui avalent de grosses bouchées consomment 52 % de calories de plus par repas que celles qui font de petites bouchées et mâchent longtemps.
Santé !
Gabriel Combris
PS. Je suis étonné par le nombre de gens qui trouvent que le jeûne, c’est impossible. Non, au contraire ! C’est vraiment à la portée de chacun, si on le veut. Le programme « Renaître avec le jeûne» permet à chaque personne de démarrer et de progresser sans difficulté. Avec des résultats spectaculaires à la clé. Et bonne nouvelle, « Renaître avec le jeûne » est accessible gratuitement ici (aujourd’hui seulement).
Sources :
1. https://www.science.org/doi/10.1126/science.abg7292
2. Civitarese AE et al, Calorie restriction increases muscle mitochondrial biogenesis in healthy humans, Plos Med, 2007, 4 (3) : e76.
3. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23216249/
4. Jean-Paul Curtay, les Dossiers de Santé et Nutrition, Décembre 2015.
5. Andrade A, Greene GW, Melanson KJ. Eating slowly led to decreases in energy intake within meals in healthy women. Journal of the American Dietetic Association, 2008; 108 (7): 1186-1191.
merci ! super cette info sur le thymus. Pour ma part, à 71 ans et demie (!), je ne fais plus de repas le soir et ça correspond donc au jeûne intermittent. Je m’en trouve extrêmement bien (je suis une ancienne boulimique et n’ai plus du tout de thyroïde depuis plus de trente ans). Bien sûr, pas vaxxinée par ces injections inconnues…. mais, j’ai refusé aussi une intrusion chirurgicale dans une “masse” placée sur mon pancréas (en 2016) et je ne me soumets plus aux examens obligatoires des seins. J’ai subi des coloscopies régulières depuis l’âge de quarante ans de deux en deux ans, puis à cinq ans et les polypes ont rapetissé, rapetissé au cours du temps jusqu’à ne pratiquement plus se voir. Fini aussi les coloscopies ! finalement, l’alimentation c’est tout ! et j’ai même appris à mastiquer maintenant que je n’ai plus que quelques dents – c’est quand même rigolo ! Je viens de mettre un commentaire agacé sur “Petits frères des Pauvres” sur facebook qui fait pleurer dans les chaumières parce que des vieux ne peuvent manger qu’une fois par jour ! Je suis aussi au minimum social depuis longtemps et retraite totale de 900 €( allocation logement incluse). Malheureusement, toutes les asso “charitables” se glorifient en distribuant aux pauvres de la bouffe pleine de pesticides et autres perturbateurs, comme dans les cantines des enfants (sans pouvoir se défendre), et autres cantines administratives (Ehpad, hôpitaux, …).C’est lamentable ! comme si les pauvres étaient la poubelle de leurs “merdes industrielles” ! (je suis aussi fille d’agriculteur et je sais de quoi je parle). Merci donc pour votre “lettre”.
COMMENT Je partage complètement votre analyse ! En ce qui me concerne, c’est le petit déjeuner que je ne prend jamais. Je n’ai pas faim le matin et j’ai décidé de respecter mon corps. Respecter mon corps, c’est ce que je fais depuis bien longtemps, comme vous, et à 69, je me porte comme un charme. J’ai fait une première mammographie à l’âge de 50 ans et ai décidé que ce serait la dernière. Un examen aussi douloureux ne pouvait pas être bénéfique pour moi ! Quant aux coloscopies et autres examens invasifs, c’est niet. Après une hystérectomie totale à 50 ans et les désordres qui en ont suivi, j’ai cessé de faire confiance en la médecine allopathique et tous les examens invasifs qu’elle prescrit. Je mange, du moins j’essaie de manger sainement, je bouge, je suis attentive aux autres, humains et non humains et pleine de gratitude pour la Vie. J’ai refusé le sacrosaint vaccin des lobbies et m’en félicite chaque jour même si cela complique un peu ma vie car je n’ai pas fait le Covid et doit donc me soumettre à un test lorsque je vais voir mes enfants et petits enfants qui résident à l’étranger. Pourquoi n’ai je pas fait le Covid alors que des gens de mon entourage étaient atteints, alors que ma petite fille porteuse de Omicron a partagé ma chambre ? La réponse est peut-être dans mon thymus…
Le jeûne est simple et efficace.
La mal bouffe, c’est ce qu’il y a dans l’assiette et surtout la façon de le consommer.
Vous l’expliquez fort bien dans cet article qui devrait faire la une de nos médias.
Et qui devrait être un premier message éducatif dès la maternelle.
Je vais le faire circuler.
Merci.
Merci pour cet article. Il est très intéressant. Je vais essayer de le mettre en pratique. J’ai tendance à me jeter sur les aliments, nerveusement….
Bonjour, c’est un article très intéressant ; savez-vous à partir de quelle période on a tué pour les manger les animaux producteurs ? La plupart des personnes de la protection animale sont convaincues que les massacres actuels des animaux, en grand nombre, c’est ce qui vient du passé, et c’est faux. C’est notre temps moderne qui massacre tous les animaux. Puis-je copier votre article et le publier en donnant la source ? Cordialement. Annie Milelli
Bonjour
Je m’appelle nicole je vais avoir 80 ans dans 1mois je voulais maigrir pour mes genoux et mes pieds car je marche beaucoup
L’hôpital m’a dit que je ne pourrais pas perdre du poids après 70ans
J’ai commencé le jeûne un jour par semaine
J’ai perdu 10lbs et je vais super bien
Mes genoux et mes pieds ne me font plus mal je le recommande
Merci a vous tous pour vos conseils
Bonsoir, votre article sur l’alimentation et la mastication est très intéressant, vos articles au quotidien sont toujours très explicites, merci beaucoup.
Votre article est d’une rare pertinence et les études citées viennent simplement confirmer et amplifier une expérience multi-séculaire.
L’être humain est bâti et programmé pour vivre beaucoup plus longtemps que les limites apparaissant aujourd’hui comme la norme.
Mais ceci obéit à une condition absolue : moins manger en quantité, manger une nourriture sobre, simple, plus “rustique” tout en étant correctement cuisinée.
Ceci suppose et exige une grande maitrise de soi à tous niveaux …..notamment par rapport à l’environnement social !!!!!
Tout simplement SUPER !
Bonjour, merci beaucoup pour ce courriel
Excellent article, sur notre rapport “en conscience” à la nourriture, merci ! Miam, je le déguste len-te-ment…
Merci beaucoup ! Je pratique le jeûne intermittent depuis deux ans après avoir fait un jeune de dix jours ( méthode Hulm) je m’en ressens très bien , plus de douleurs aux doigts , ils ne sont plus rouges et déformés ! J’ai 70 ans et je peux témoigner que ce n’est pas difficile du tout à faire et très salutaire !
j’ai très apprécié cet article
merci de vos conseils et révélations toujours constructifs
Bravo pour cet article qui nous encourage à établir ce lien entre la nature et l’assiette. De plus, article court et agréable à lire, merci pour le bien-être et le savoir qu’ il nous rappelle.
Article pertinent et bien construit. Dès recherches très intéressantes et des conseils à suivre.