Chère lectrice, cher lecteur,

La multinationale de la chimie Monsanto vient une nouvelle fois de montrer l’étendue de son cynisme.   

Vous vous souvenez qu’un des lobbystes de cette entreprise était venu dire à la télévision qu’on pouvait parfaitement « boire du glyphosate » – l’herbicide contenu dans le célèbre Round-Up produit par Monsanto – avant de quitter le plateau quand le journaliste lui en a proposé un verre [1].

Aujourd’hui, REBELOTE…

Cette fois, Monsanto nous propose…le « NOUVEAU MUR DES CONS » [2]

 

Il y avait le « mur des cons » du Syndicat de la Magistrature…
Monsanto crée celui de la santé !

L’entreprise a dressé, en toute illégalité, la liste des opposants au « glyphosate », herbicide qui pour rappel a été classé en 2015 « cancérigène probable » par le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC).

On apprend en effet que des centaines de scientifiques, politiques et journalistes « gênants » ont été secrètement fichés par des « barbouzes » travaillant pour Monsanto [3] :

Adresse, numéro de téléphone, positions publiques, avis sur le glyphosate, etc., une liste intitulée “Glyphosate target” a recensé 74 « cibles » prioritaires divisées en quatre groupes : les “alliés”, les “potentiels alliés à recruter”, les intervenants “à éduquer”, et ceux qui sont “à surveiller”.

Source : France 2

Une petite odeur de corruption dans le glyphosate ?

Pour ceux qui seraient susceptibles de pencher du côté de Monsanto, certaines actions sont envisagées pour les « aider à se décider » : rendez-vous en tête-à-tête, envoi d’outils « pédagogiques »… ainsi que des commentaires individualisés : “Untel pourrait être un relai, mais il ne veut pas être directement associé à Monsanto, pour cause de perte en crédibilité“.

Ce qui, au passage, témoigne de la probité relative de certains « officiels » prêts à accepter un petit billet, dès lors que cela ne s’ébruite pas.

Savez-vous par exemple que la multinationale a recruté, par exemple, un ancien député écologiste allemand, Matthias Berninger.

Il y a même une annexe qui préconise de se renseigner sur leurs centres d’intérêt : « Ont-elles des loisirs (Golf, tennis, chasse) ?”

Ca sent bon la corruption aussi fort que le glyphosate !!!

Quant aux personnalités classées “à surveiller“, des stratégies de « marginalisation » sont évoquées dans le document.

Dénigrement, humiliation…

Jusqu’où Monsanto était-elle prête à aller ?

Combien de personnes ont-elles été victimes ?

On l’ignore pour l’instant.    

Mais en attendant d’en savoir plus, j’adresse la demande officielle suivante à M. Benoît Rabilloud, président de Bayer Monsanto France :

Monsieur le Président,

Convaincu que le glyphosate représente une menace environnementale

et sanitaire CONTRE LAQUELLE nous devons nous mobiliser,

je vous demande d’ajouter mon nom

sur votre «  mur des cons de la santé ».

Puisque c’est l’endroit où vous placez les amoureux de la nature, de la santé et de la vérité scientifique, je suis sûr que j’y serai en excellente compagnie.

Signé : Gabriel « Con-bris »,

rédacteur de la lettre Directe Santé.

En effet, contrairement à ce que raconte MONSANTO, la science a montré que le glyphosate représentaient une gigantesque menace sanitaire.

Et il existe déjà de très bonnes raisons de l’interdire :

Notre planète sous glyphosate  

Il faut savoir qu’on répand chaque année 800 millions de tonnes de glyphosate dans le monde.

Résultat : on en retrouve partout : dans les sols, les cours d’eau, les nappes phréatiques… et même dans l’atmosphère – il nous retombe dessus avec la pluie.

D’un point de vue écologique, il ne fait aucun doute que le glyphosate abîme notre planète… Il appauvrit les sols agricoles en détruisant les micro-organismes qui contribuent à la renouveler et à la rendre fertile [4].

Mais d’un point de vue sanitaire ? Quelles sont les conséquences sur notre santé ?

D’après Monsanto, « c’était pire avant ». Les herbicides utilisés avant le glyphosate étaient encore plus dangereux.

Certes.

Il suffit de regarder l’atrazine, un herbicide qui a beau avoir été interdit en Europe depuis 2004… mais qu’on retrouve encore dans l’eau du robinet, 15 ans après !

Alors le glyphosate est peut-être moins toxique…cela ne veut pas dire qu’il n’est pas dangereux. 

Glyphosate : la tempête intérieure

Il faut se pencher une seconde sur le fonctionnement du glyphosate pour comprendre la tempête intérieure est causée par son absorption régulière.  

Le glyphosate tue les « mauvaises herbes » en interférant avec ce qu’on appelle la « voie du shikimate » [5].

La « voie du shikimate » est un processus métabolique indispensable à la survie des plantes et de nombreux micro-organismes, en permettant de transformer des sucres en acides aminés complexes.

Comme le glyphosate « inhibe » ce processus, il tue les plantes.

Mais comme cette « voie  du shikimate » n’existe pas chez les animaux et les êtres humains, les industriels nous disent : « Tout va très bien madame la marquise, les hommes ne sont pas concernés, vous reprendrez bien un peu de mon glyphosate ? »

Sauf que…Ils « oublient » un petit détail.

Ils « oublient » que nous abritons dans notre corps plusieurs milliards de milliards d’êtres vivants essentiels pour notre santé…

… et qui sont agressés par le glyphosate via cette voie du shikimate qui est cruciale pour eux !

Je parle bien sûr de notre flore intestinale, notre « microbiote », dont les études ont montré  à quel point ces bonnes bactéries sont indispensables….et qu’une flore intestinale équilibrée permet d’éviter le surpoids, le diabète, les allergies, l’asthme, la dépression, l’anxiété, etc.

Or il se trouve – comme par hasard – que des études animales ont  montré que le glyphosate perturbe la flore intestinale en détruisant les « bonnes » bactéries [6].

Pire : les bactéries pathogènes, elles, semblent résistantes au glyphosate [7][8] ! Comme dit le proverbe : qui se ressemble…s’assemble.  

Récemment, une étude a même suggéré que le Round-up pourrait contribuer à la montée de l’intolérance au gluten ! [9]

Et ce n’est pas fini :

  • Une étude récente parue dans Mutation Research(et intégrant notamment plus de 50 000 agriculteurs américains) a montré que le lien entre le glyphosate et le lymphome non hodgkinien était plus fort que ce qui avait été annoncé précédemment.

En se penchant sur les données des personnes les plus exposées au glyphosate, les auteurs ont trouvé que l’exposition au glyphosate augmente le risque de lymphome non hodgkinien de 41 %[10].

  • D’après le Dr Pierre-Michel Perinaud, président de l’association Alerte des médecins sur les pesticides :

« une expertise de l’Inserm [11] de 2013 montre que le glyphosate est une molécule génotoxique, c’est-à-dire qu’elle entraîne des modifications de l’ADN.

« D’autres études montrent que le glyphosate est aussi un perturbateur endocrinien, ce qui est particulièrement grave pour les enfants en bas âge et la femme enceinte. »

Cela commence à faire beaucoup, vous ne trouvez pas ?…

Et cela explique pourquoi Monsanto applique, en essayant de torpiller ses opposants, une stratégie parfaitement huilée : 

Nier l’évidence. Faire du « lobbying ». Gagner du temps.

Cela a parfaitement fonctionné dans le passé, avec d’autres produits toxiques.

Regardez l’exemple du bisphénol A.

En 2008, l’Agence française de sécurité alimentaire (Afssa) explique, contrairement à l’avis de nombreux scientifiques, qu’il n’y a aucun problème à donner à un bébé du lait chauffé dans un biberon contenant du bisphénol A !

En 2010, changement d’avis : l’agence reconnaît cette fois que le bisphénol A est « risqué pour les nourrissons ».

Seulement il faudra attendre…2017, pour que l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) décide de le placer sur la liste des « substances extrêmement préoccupantes, en tant que perturbateur endocrinien ».

Entre temps…rien.

Les fabricants ont pu continuer à vendre leurs biberons au bisphénol A.

Aujourd’hui avec le glyphosate, Monsanto cherche à faire exactement la même chose.

Et pour arriver à ses fins, l’entreprise ne recule devant aucune perfidie :

Savez-vous qui elle a recruté récemment, pour promouvoir activement le glyphosate dans le monde politique au niveau international ?   

Un certain Matthias Berninger, qui a été pendant 13 ans député… des Verts en Allemagne, un parti qui réclame l’interdiction du glyphosate.

Avec Monsanto, rien ne se perd, rien ne se crée, mais tout s’achète !

La suite au prochain épisode…

Santé !

Gabriel « Con – bris »

Source :

[1] https://www.youtube.com/watch?v=Vec_Pgt_86E

[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndicat_de_la_magistrature#Affaire_du_%C2%AB_Mur_des_cons_%C2%BB

[3]

[4] Impacts du glyphosate sur la santé et l’environnement, ce que dit la science, The Conversation, juin 2017

[5] https://fr.wikipedia.org/wiki/Voie_du_shikimate

[6] https://www.sante-corps-esprit.com/glyphosate-round-up-monsanto-ennemis-mortels/

[7] The effect of glyphosate on potential pathogens and beneficial members of poultry microbiota in vitro, AA. Shehata et al., NCBI, 2013

[8] Glyphosate suppresses the antagonistic effect of Enterococcus spp. on Clostridium botulinum, M. Krüger et al., NCBI, 2013

[9] Glyphosate, pathways to modern diseases II: Celiac sprue and gluten intolerance, A. Samsel et al., Toxicology, 2013

[10] https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/cancer-roundup-exposition-glyphosate-augmenterait-40-risque-certains-cancers-69297/

[11] Institut national de la santé et de la recherche médicale.