Chère lectrice, cher lecteur,

Chaque année au printemps, on voit s’épanouir dans l’herbe les magnifiques fleurs jaunes des pissenlits.

Spectacle merveilleux derrière lequel, en coulisses, se déroule pourtant un drame…

Car dans le secret des cabanes de jardiniers, des mains rageuses s’emparent d’herbicides et autres désherbants, dans le but de régler son compte à l’envahisseur.

« A bas la collerette, à mort le pissenlit » …Un point jaune sur leur pelouse, et ils déclenchent l’artillerie.

Quel dommage… Car cette plante est en réalité un cadeau merveilleux que nous fait la nature.

Vous connaissez bien sûr ses vertus hépatiques (sur le foie) et diurétiques, qui lui valent d’ailleurs son nom, issu du vieux français pisse-en-lit. Pas la peine de revenir là-dessus.

Mais songez à quel point cette plante est étonnante.

Même lorsqu’elle n’est plus fleurie, la magie opère encore : les graines sont groupées en masse duveteuse dont les aigrettes s’envolent lorsque le vent souffle dessus.

Ce qui faisait dire à un poète d’autrefois, Elisée Reclus, que le pissenlit « est un soleil qui devient voie lactée, un monde d’astres, après floraison »…

La poésie de jadis, c’est quand même pas mal !

Et j’espère que d’autres utilisations qu’on peut faire du pissenlit, en cuisine particulièrement, feront réfléchir ceux qui ne voient en lui qu’une mauvaise herbe.

Il y a d’abord la célèbre salade de pissenlits, consommée seule ou avec en compagnie de roquette et de frisée, avec de l’huile d’olive, du vinaigre, et /ou du jus de citron.

On peut aussi infuser les fleurs dans du sucre pour donner le miel de pissenlit, appelé aussi cramaillote.

Quant aux racines, séchées, sont quant à elles infusées dans de l’eau bouillante, et bues en tisane1.

Dans les deux derniers cas, il est très facile de trouver une recette sur internet.

Mais je reviens sur celle, plus rare, un peu plus compliqué aussi, pour préparer son propre vin d’apéritif avec les pétales du pissenlit. Pour cela, il vous faudra :

3 litres de pétales de pissenlit
3,5 litres d’eau
2 oranges, à peau (bio)
1 citron avec le zeste (bio)
1,3 kilo de sucre
1 paquet de levure de vin
500 g de raisins secs (bio)

Maintenant, au travail !

  1. On fait bouillir l’eau pour la verser ensuite délicatement sur les pétales.
  2. Puis couvrir et laisser infuser pendant trois jours.
  3. Récupérer le zeste (partie supérieure de la peau) d’une orange et 1/2 citron. Peler le reste et couper en rondelles.
  4. Ajouter le zeste d’agrumes à l’eau et porter à ébullition.
  5. Retirer du feu et filtrer les solides.
  6. Ajouter le sucre à chaud, en remuant jusqu’à dissolution ; et laisser le mélange refroidir.
  7. Ajoutez les tranches d’orange et de citron, la levure et les raisins secs.
  8. Mettez le tout dans le pot avec un couvercle non étanche pour permettre l’échappement des gaz pendant la fermentation. Par exemple un chiffon attaché avec une bande de caoutchouc large.
  9. Lorsque le liquide cesse de barboter (généralement deux à sept jours), versez-le à travers plusieurs couches de gaze pour filtrer les matières solides.
  10. Transférez le liquide dans une bouteille. Laissez la bouteille ouverte le temps de s’assurer qu’il n’y a plus de production de gaz, puis refermer et entreposez dans un endroit frais et sec pendant six mois.

Et voilà comment le pissenlit, petit soleil qui devient voie lactée, vous a transformé en vigneron.

Combris

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Sources :

https://www.plantes-et-sante.fr/articles/jardin-medicinal/1970-proprietes-tisane-purin-comment-utiliser-le-pissenlit