Chère lectrice, cher lecteur,
J’adore cette histoire !
Celle du grand médecin et chirurgien Joseph Récamier1, appelé pour la vingtième fois auprès d’un malade souffrant d’une violente affection rhumatismale, qui s’écria, en désespoir de cause :
- Mais que voulez-vous que j’y fasse, à votre rhumatisme !
- Docteur…que vous me donniez quelque chose ?
- Hélas, je ne connais pas de remède…
La situation en était à ce point désespérée, lorsque soudain une petite voix se fit entendre, venue du fin fond de la cuisine :
« J’en connais un, moi… »
C’était une vieille domestique.
Sans rien ajouter, elle avança vers le malade, prit des feuilles de chou, les assembla entre elles, les appliqua sur le point douloureux, et se retira majestueusement avec l’air de dire : « vous m’en direz des nouvelles ».
En vrai savant, Récamier ne se moqua pas de la vieille femme et de son remède.
L’œil grand ouvert et l’esprit aux aguets, il observa.
Pas vraiment le « gendre idéal » des légumes…
Et le résultat fut si extraordinaire que le médecin, après avoir tenté avec succès d’autres expériences, se fit l’un des apologistes les plus convaincus des vertus médicinales de la feuille de chou.
Il faut dire que le chou, c’est un seigneur du potager.
Mais pas celui qu’on remarque tout de suite.
Non. Avec sa tête joufflue et son air bonhomme, le chou ne joue pas le gendre idéal, il fait dans l’authentique…
Que celui qui pense que le chou est un légume « banal » lise cette lettre jusqu’au bout. Il m’en dira des nouvelles !
Il est vrai qu’à l’origine de la race de choux que nous connaissons aujourd’hui (chou blanc, chou rouge, chou de Milan, chou Romanesco, chou-rave, chou de Bruxelles, etc.) on trouve le chou sauvage, fier crucifère poussant sur les falaises de l’Océan, légume fouetté par l’iode, le vent, les vagues qui se cassent et le piaillement des mouettes.
Un roc.
Pas étonnant qu’une simple petite assiette de chou vert2 nous permette de faire le plein en fibres, en minéraux et oligo-éléments (calcium, phosphore, potassium, fer, magnésium…), en antioxydants (polyphénols, vitamines A, C, E, B1, B2, vitamine K), etc.
Comme l’écrit le journaliste Benoît Dauriac, de la lettre NutriSanté :
« Grâce à son cocktail de nutriments, le chou agit à tous les étages :
« Il est bon pour la santé cardio-vasculaire et il contribue à réduire l’hypertension, à abaisser les niveaux de cholestérol »
« Il agit sur la digestion grâce aux nombreuses fibres qui facilitent le transit intestinal ; mais aussi, certaines de ses fibres solubles augmentent le nombre de bonnes bactéries intestinales »
Plusieurs études laissent penser qu’il pourrait permettre d’éradiquer la redoutable bactérie helicobacter pylori, qui provoque les ulcères de l’estomac et les remontées acides, même sans autre traitement dans environ 60 % des cas 4 5 6
Car contrairement aux idées reçues, le chou est en effet un allié précieux pour l’estomac et les intestins :
Une étude menée sur plus de 1 005 femmes chinoises a notamment montré que celles qui mangeaient le plus de légumes crucifères avaient des niveaux d’inflammation bien plus faibles que les autres3!
Ajoutons que sa haute teneur en soufre explique son action bénéfique sur les voies respiratoires.
En cas de bronchite, rhume, asthme : décoction avec 60 g de chou cuit 1 h dans 0,5 l d’eau, additionnée de 70 g de miel. 2 à 3 tasses par jour.
Enfin, plus spectaculaire encore, la gynécologue Bérengère Arnal, recommandait la consommation régulière de choux, riches en indole-3-carbinol, pour leur double action bénéfique en prévention du cancer du sein3 : « la première au niveau de la détoxication hépatique des œstrogènes4, et la deuxième spécifique anticancéreuse en « interférant avec le récepteur des œstrogènes »5.
Savait-elle tout cela, la brave domestique qui épata le Dr Récamier ?
Peut-être pas.
Mais elle savait faire un cataplasme de chou…
Le cataplasme de chou qui épata le grand chirurgien
Voici comment elle fit :
Elle prit soin de sélectionner des feuilles bien fraîches et charnues, celles qui font « crac » quand on les arrache.
Elle vivait dans un monde sans pesticides et n’avait pas besoin de les laver à grandes eaux. Mais aujourd’hui, il faut impérativement le faire.
Lorsque les feuilles sont bien séchées, on retire la grosse côte centrale. Puis on écrase la feuille (avec un rouleau) pour faire suer le suc. Ensuite, on applique en 2 ou 3 épaisseurs sur la zone à traiter et on recouvre avec une bande.
Au début, la compresse peut provoquer une recrudescence des douleurs. Il faut alors se contenter d’applications d’une heure ou deux, renouvelées toutes les 6 à 12 heures.
Le deuxième visage du chou : stupéfiant !
Je voudrais maintenant évoquer une des propriétés les plus spectaculaires et pourtant méconnues du chou, un deuxième visage qu’il ne montre seulement qu’à certaines conditions.
Dans certains cas, en effet, le chou peut libérer un composé organo-sulfuré qu’on appelle le sulforaphane, et se transformer alors en véritable bouclier anti cancer6.
Et dans la vie de tous les jours, cette apparition a lieu… quand vous broyez le chou avec vos dents !
Le légume se sent ainsi « attaqué » et libère le sulforaphane, qui a pour rôle dans la nature d’empoisonner l’agresseur (bactérie, parasite)7.
Sauf que pour l’homme, c’est une bénédiction.
En revanche, si votre chou est cuit dans une casserole d’eau bouillante, il reste un brave chou, mais ne revêt pas sa cape anticancer.
Le Pr Talalay, de l’Université John Hopkins, qui est à l’origine de cette découverte fascinante, a cependant également remarqué que la teneur en sulphoraphane d’un chou était extrêmement variable et souvent insuffisante pour dévoiler un vrai effet anticancer.
Une illusion, alors ?
Non !
Le scientifique a fini par découvrir que les graines germées de brocoli – un membre éminent de la grande famille des choux – avaient un taux de sulphoraphane jusqu’à 50 fois plus élevé que le légume adulte !
C’est donc en mangeant des graines germeés de brocoli que vous êtes assuré d’avoir les doses les plus élevées de sulphoraphane anticancer.
Enfin, précisons que des chercheurs asiatiques8 ont aussi trouvé une autre façon de « muscler » notre petit chou ordinaire : il s’agit simplement de le couper en très, très petits morceaux, qu’on laisse reposer environ 1 h 30 avant de les faire cuire.
D’après nos scientifiques, grâce à cette technique, même une cuisson à l’huile très chaude (au wok par exemple) permet d’avoir un bon niveau de sulphoraphane.
Ainsi notre chou, qui paraît avoir la rondeur même de la Terre, les bajoues d’un gros bébé, dévoile à qui prend la peine de faire vraiment connaissance la force d’une plante médicinale de première grandeur !
Et alors, comme le disait Hippocrate : « Il ne faut pas rougir d’emprunter au peuple ce qui peut être utile à l’art de guérir »…
Santé !
Gabriel Combris
Sources :
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_R%C3%A9camier
[2] https://nutritiondata.self.com/facts/vegetables-and-vegetable-products/2371/2
Grâce à son cocktail de nutriments, le chou agit donc à tous les étages :
[3] Revue Plantes & Bien-Être, octobre 2015.
[4] L’indole-3-carbinol stimule les enzymes hépatiques de détoxification des œstrogènes. Il oriente vers la voie de décomposition des œstrogènes (endogènes, de synthèse et xéno-œstrogènes) qui n’augmente pas le risque de cancer du sein et pourrait même être protecteur (voie 2OH-hydroxyoestrone). Les autres voies (4OH et 16OH) augmentent le risque de cancer du sein.
[5] 2012, http://www.anticancerfund.org/fr/therapies/indole-3-carbinol
[6] http://pages.jh.edu/jhumag/0408web/talalay.html
[7] voir l’explication détaillée : https://www.julienvenesson.fr/comment-optimiser-les-effets-anticancer-du-brocoli/
[8] Wu Y, Shen Y, Wu X1,3, Zhu Y, Mupunga J, Bao W, Huang J, Mao J, Liu S, You Y. Hydrolysis before Stir-Frying Increases the Isothiocyanate Content of Broccoli. J Agric Food Chem. 2018 Feb 14;66(6):1509-1515
Merci pour toutes ces informations
Merci pour ces conseils précieux destinés à notre bien être et non à vendre un nième médicament.
MERCI je ne sais ce que ma recette ancestrale conserve du choux sauf que je l’aime :
.recette: faire revenir un gros oignon dans de l’huile ainsi que du petit salé, moi je cuit a l’huile d’olive, ajouter le chou coupé en morceau ou grossièrement rapé et des pommes de terre, saler ajouter ,un verre d’eau ou un peu plus si le choux est très gros et laisser mijoter a l’étouffé a la cocote minute a feu moyen . je me régale et c’est encore meilleur le lendemain. bon appétit
En effet nous apprenons sans cesse de bonnes infos que je ne savais pas pour notre sante sais vraiment génial merci pour votre superbe travail bonne journée à tous
Est-ce que le choux lacto-fermenté a les même propriétés?
Merci infiniment! Cet article m’a grandement intéressée et ce merveilleux chou deviendrai un précieux allié pour la santé de mon corps.
merci pour tous les informations que vous transmettez, elles sont très précieuses, merci encore ! monique perigault
La lacto-fermentation ou fermentation lactique du chou avec du sel. Quelle influence sur les bienfaits du chou, avancés dans cet article.
Merci pour votre retour.
Merci pour cet article absolument passionnant !
c est vrai moi qui ai 85 ans j ai toujours entendu dire cela par nos grands parents mais nous sommes dépassés et nous n y pensont plus car si on disait ceia aux jeunes ou aux docteurs ils nous riraient au nez!
Génial !
E n effet adorable histoire et par dessus tout benefique…
Merci merci !!!
Merci beaucoup pour ces saines informations !
Et à vous aussi : Santé !
Hélène Tatsis
à l’age de 11 ans suite a une angine mal soignée, j’ai eu des érythémes noueux au devant des tibias ( Foyer microbiens pouvant donner la tuberculose des os ) ensuite. j’ai eu droit a une série de piqures d’extancilyne sans résultat.
j’ai été soigné par un traitement par application de féuilles de choux passées quelque secondes dans un four ensuite celles ci
m’ont été appliquéés sur mes tibias entourés par des serviettes éponge j’ai passé plusieurs nuits comme cela .
Puis aprés quelques jours. mes enflements rouges avaient disparus j’étais gueri
Et le chou fermenté? Choucroute chez nous, Kimchi en Corée. La fermentation décuple certaines propriétés, je ne sais pas lesquelles mais comme la vieille domestique, nous en mangeons régulièrement (du jardin), sans jamais le chauffer à plus de 50 degrés.
Je me souviens bien de ces explication sur les choux transmises par ma grand-mère- Elle connaissait bien ses bienfaits …Tous comme celle de la choucroute aussi, qui d’ailleurs est actuellement pas facile à trouver dans le commerce traditionnellement disponible en hiver…. ces traditions semblent se perdre. Dommage.
Toujours est-il que les conditions ici en Allemagne où je me trouve avec mon fils depuis le début de la crise sanitaire ne sont pas aussi “décontractées” que par le passé…
Doris
Merci pour cette information, en OR massif, pour la santé.
Certains aurait trouvé matière à subtiliser de l’argent aux
lecteurs. Mais vous vous avez juste voulu, que cet OR vert,
ne soit pas un secret des devins.
Merci pour votre générosité et votre ouverture d’esprit.
Frédéric
Je me joins aux interrogations de deux autres personnes : Qu’en est il du chou lactofermenté?
Merci de votre réponse
Merci infiniment pour cet article sur les propriétés du chou vert.
Un autre témoignage :
A l’âge de 11 ans j’etais affublée d’un impetigo au coin de la lèvre et à l’entrée des narines. Ma mère m’a soigné au jus de choux dont elle extrayait le jus de ses. grosses nervures. Ce fût radicale.
Bonjour,merci beaucoup pour votre article sur les choux.
Je voudrais juste ajouter que j’ai lu il y a quelque temps (30 ans) que les feuilles extérieures contiennent de la péniciline. Et amlheureusement dans le commerce on jette ces feuilles.
Portez vous bien
Judith Stoudmann
Merci pour votre gentillesse.mais si le choux est bon ! Hélas se qui on de l’urticaire n’est pas indiqué pour eu et tout les choux, surtout les personnes qui ont urticaire cholinergique purit et a l’intolérance à l’histamine cordialement denise
HIPPOCRATE président et non plus Jupiter !!!
Merci, pour l’histoire du chou,
Je retiendrais ses bienfaits.
Judith nous dit, que les feuilles extérieurs contiennent de la pénicilline, cela n’est pas détruit par les pesticides???
Marie-Claire Lardinois
j’aimerais pouvoir consommer du chou blanc , par contre j’ai beaucoup de flatullences lorsque j’en mange; est ce que vous auriez un conseil à me donner pour remédier à ce problème ??? Merci de votre attention.
Claire
Bonjour
Merci pour votre mail sur le chou…Je suis une adepte pour consommer des fruits et des légumes chaque jour, sachant que ce sont des bienfaits pour la santé, sans oublier une activité physique de plus de deux heures par jour avec mon chien.
Je prends soin de ma santé en rendant hommage à mes parents, je pense que c’est le plus beau cadeau que je puisse leurs faire.
Amicalement
Arlette
MERCI
j’ai envoyé e texte à un ami qui a un cancer qui ne peut être opéré. On verra bien
Je suis a la recherche des produit naturel pour combattre l artrose et je me demande si le chou peut etre la guérison que je cherche.
Bonjour, merci ;
comme j’utilise très fréquemment,
le chou rouge, pensant qu’il contient plus d’anti-oxydant, les antiocynes ? , est ce que l’usage pourrait être le même ? . Bien cordialement