Chère lectrice, cher lecteur,

Encore un nouveau problème de santé dont tout le monde va souffrir, si on en croit l’OMS : les allergies.

L’Organisation estime que 50% de la population souffrira d’une allergie en 2050, et les médias en rajoutent une couche, histoire d’alimenter la machine à panique : on ne trouve pas d’allergologues, la situation est alarmante, etc, etc.

Attention, je ne dis pas que les allergies ne sont pas un problème sérieux, mais simplement que la petite ritournelle du désastre annoncé est usante à la longue.

Je préfère envisager la question des allergies sous l’angle…des solutions.

Et à ce sujet, je me souviens d’une conversation que j’avais eue avec un collègue, Pierre, qui m’a raconté comment il avait réussi à vaincre les allergies qui lui pourrissaient la vie. Je reproduis ici ce qu’il m’a raconté car je trouve que c’est vraiment instructif sur ce qu’on est capable de faire quand on prend vraiment les choses en main.

« Un jour, vers l’âge de 8 ans, mes yeux étaient comme des œufs à moitié cuits, je n’arrivais plus à cligner, je ne faisais que pleurer, je n’arrêtais pas de les gratter ».
Conclusion du médecin : « rhume des foins carabiné »

En termes scientifiques, on dira que son système immunitaire réagit excessivement à une substance normalement inoffensive.

Clarityne, Telfast, Xyzall

Pierre a subi l’artillerie lourde de la médication antiallergique. Des médicaments qui, au mieux, étouffaient les symptômes et, au pire, le rendaient totalement amorphe : « à l’école on m’appelait même le toxico. »

Il n’a donc pas hésité longtemps lorsqu’on lui a proposé une « solution miracle » pour en finir avec les allergies : la désensibilisation, une thérapie qui consiste à habituer son organisme aux allergènes en s’en injectant régulièrement de faibles doses pendant plusieurs années.

« À la fin de ma désensibilisation, le médecin n’avait jamais vu une telle amélioration. J’étais considéré comme guéri. Cette année-là, j’ai passé un excellent printemps et un excellent été. J’étais bien. »

Fin de l’histoire ? Pas vraiment.

Limite des traitements conventionnels

« Mais l’année suivante, j’ai senti les allergies revenir. J’étais très en colère, après trois ans de traitement je n’étais pas guéri. » Trois ans à devoir se rendre chez son médecin tous les mois, à risquer un choc anaphylactique pour rien !

Surprenant, pour un traitement considéré comme le nec plus ultra ?

Pas si l’on en croit les études, qui ont montré qu’après ce traitement à la fois coûteux et long (3 à 5 ans), seule la moitié des patients1 voit ses symptômes réduits, et l’amélioration des symptômes (écoulement nasal, éternuements, asthme, irritation des yeux et de la gorge…) n’est en moyenne que de 27 %2  !!

Avec la désensibilisation, le problème n’est souvent pas réglé, seulement déplacé. Ainsi, Pierre n’a plus souffert de démangeaisons aux yeux, mais au nez, à la gorge et sur la peau.

Pire encore, il a commencé à avoir de graves crises d’asthme. « Tous les matins, je me levais et je toussais pendant une demi-heure. Je suis donc allé voir un pneumologue qui m’a prescrit une sorte de Ventoline. »

Et quand il demande au médecin quand il pourra se passer du médicament, quand il sera enfin guéri… c’est le grand silence.

« Je ne sais pas pourquoi, en rentrant à la maison, j’ai jeté l’ordonnance à la poubelle et j’ai arrêté définitivement de prendre des médicaments. Et c’est là que j’ai commencé à me sentir mieux. »

C’était en 2013. Depuis, Pierre a pris toute une série de mesures qui ont changé sa vie, et réglé son problème !!

Les 5 mesures qui ont tout changé

1. Moins de sucre

« Ma première décision a été de laisser tomber le sucre : j’ai arrêté définitivement les sodas et les sucreries. » Bonne idée !! Car le fructose présent en grande quantité dans les sodas favoriserait l’inflammation, et en particulier celle des allergies et de l’asthme : des chercheurs australiens ont découvert que le risque d’asthme serait accru de 25 à 79 % chez les personnes qui boivent au moins un demi-litre de soda par jour par rapport à celles qui n’en consomment pas3.

2. Oublier E220 & Cie

« Je n’ai plus acheté aucun produit transformé ou qui contenait des additifs alimentaires. » Ici encore, Pierre a vu juste. De nombreux produits industriels contiennent des sulfites, utilisés pour prolonger leur durée de vie. Or les sulfites, lorsqu’ils entrent au contact de l’acide chlorhydrique de l’estomac, dégagent des gaz sulfureux qui agressent les bronches. Sur les étiquettes, les additifs compris entre E220 et E228 sont tous des sulfites. Par ailleurs, il vaut mieux éviter les aliments tels que les poissons surgelés et la charcuterie emballée, riches en histamine, la substance responsable de la constriction des bronches à l’origine de l’asthme.

3. Pas de lait, pas de gluten

« J’étais aussi accro au lait, je buvais à peu près un litre de lait par jour, à la bouteille. C’est en arrêtant d’en consommer que je me suis rendu compte que je ne le supportais pas.» Le lien entre asthme et lait avait déjà été soulevé par le célèbre Dr Seignalet. Le gluten augmenterait la perméabilité de l’intestin, laissant passer des antigènes tels que les protéines de lait qui provoqueraient alors les crises d’asthme.

4. Respirer grâce aux fruits et légumes

Pierre a également pris l’habitude de préparer tous les jours des jus de légumes et de fruits frais. De nombreux essais cliniques confirment l’importance d’une alimentation riche en végétaux pour prévenir les allergies. Grace à leurs nombreux antioxydants (vitamine C, E, caroténoïdes, polyphénols…), ils contribueraient à réduire les risques d’inflammation. Ainsi, une méta-analyse a trouvé que le risque d’avoir de l’asthme diminuait de 24 % chez les enfants et de 46 % chez les adultes qui consomment beaucoup de fruits et de légumes.

5. Les vertus du jeûne

« En 2014, j’ai aussi essayé pour la première fois le jeûne, je ne mangeais que le soir pendant une semaine. En 2016, j’ai fait un vrai jeûne sur un mois complet. La journée, je ne buvais que des jus de légumes, et le week-end je mangeais normalement. Je pense que ça m’a beaucoup aidé. »

Je précise qu’il n’est pas nécessaire de suivre un jeûne aussi long et contraignant pour améliorer votre état de santé. Le jeûne intermittent, qui consiste à sauter régulièrement des repas (par exemple un repas chaque jour, ou un jour entier par semaine…) a donné d’excellents résultats dans le traitement de l’asthme 4.

Etre à l’écoute de soi

Après avoir souffert pendant des années, jour après jour, été comme hiver, Pierre a considérablement amélioré sa situation ?

« C’est vrai qu’il m’arrive encore parfois d’éternuer, mais il fallait voir dans quel état j’étais avant, avec mes yeux rouges et gonflés. On aurait dit que je m’étais fait battre. »

Si ces mesures ont marché pour Pierre, c’est d’abord parce qu’il a été à l’écoute de son corps, de ce qui lui convenait et de ce qu’il devait changer.

Je trouve son histoire intéressante aussi parce qu’elle nous montre que guérir des allergies, comme beaucoup d’autres pathologies, est plus complexe que d’avaler des pilules.

Cela demande un changement de fond. Et pour le dire même si c’est déplaisant : c’est difficile.

Quelques autres conseils utiles contre les allergies

Il est vrai que nous sommes en effet passés d’un monde, au sortir de la première guerre mondiale, où 1 % de la population française souffrait de « rhume des foins », à celui d’aujourd’hui, qui compte plus de 30 % d’allergiques (asthme, rhinite, etc.).

Chaque année quand le printemps arrive, c’est presque la moitié de la France qui éternue !

Et cela ne doit rien au hasard : il semble que c’est bien la négation de la loi naturelle qui est en grande partie responsable de l’explosion sidérante du nombre des allergiques.

« L’excès de propreté » (l’hygiène partout, la douche matin midi et soir, etc.) la vie en ville dans des habitations moins aérées qu’à la campagne, la porosité intestinale liée à l’alimentation moderne, l’excès d’antibiotiques, ont en effet considérablement amoindri notre immunité, favorisant l’explosion des allergies.

En 1989, des chercheurs londoniens avaient déjà identifié le lien entre l’exposition aux microbes dans l’enfance et les allergies.

Depuis, plusieurs études ont constaté que les allergies sont moins fréquentes chez les personnes qui vivent avec des animaux domestiques, chez les enfants qui grandissent dans une ferme ou qui vont à la crèche.

En effet, la vie en collectivité et le fait d’être confronté dans l’enfance aux microbes permet d’enrichir le microbiote intestinal dans les premières années de la vie ; et plus le microbiote est diversifié, mieux l’organisme résiste aux allergies.

Je n’insiste pas sur le rôle essentiel des probiotiques, dont l’effet anti allergène est reconnu : pour les adultes avec les bifidobactéries et les lactobacilles, pour les enfants, avec lactobacillus casei.

Secrets d’herboriste quand tout pique !

L’herboriste, lui, ne manquera pas d’ajouter le rhizome du curcuma, celui du gingembre, ou encore les graines de cardamome, pour leur action sur la flore intestinale.

Contre les allergies, il vous parlera aussi certainement de la nigelle (aussi connu sous le nom de cumin noir) qui diminue congestion, démangeaisons, sécrétions nasales et éternuements.  Le plus simple est d’avaler une cuillère à café par jour d’huile, extraite de ses graines.

L’ortie, elle, est un excellent anti-inflammatoire et qui inhibe les récepteurs à l’histamine.

L’acide rosmarinique, un antioxydant présent dans la sauge, l’origan, la sarriette ou le basilic, est quant à lui utile pour contrer les effets inflammatoires liés aux allergies.

Une façon simple de préparer son remède est de faire une infusion à part égales en choisissant trois plantes. Trois tasses par jour pendant une semaine.

La feuille de plantain, extrêmement répandue en France, est également reconnue comme un remarquable anti-inflammatoire, expectorant et antispasmodique bronchique.

En tisane, on laisse infuser 10 minutes à raison de 2 grammes par tasse, on filtre et on boit trois 3 tasses par jour le temps de constater une amélioration.

Formule de crise

Et pour conclure, je vous propose cette formule que nous avait indiquée le dr S., pharmacien passionné d’herboristerie, en cas de crise allergique :

  • Hysope EHA (extraits hydro alcoolique)
  • Ronce EHA
  • Guimauve EHA
  • Cassis EHA
    Réglisse EHA

En partie égale dans un flacon de 125ml ; On prendra 100 gouttes de ce mélange trois fois par jour dans un demi verre d’eau avant les repas.
Au printemps et en été, penser à un traitement local : lavage du nez à l’eau argileuse obtenue par décantation d’une cuillère à café d’argile verte dans de l’eau de source.

On peut utiliser aussi l’eau de mer ou mieux, l’eau de décoction d’euphraise (euphrasia officinalis) qui agit localement au niveau des sinus (avec une action anti-inflammatoire et anti-infectieuse).

Préparation : une bonne cuillerée à soupe d’euphraise fraîche ou séchée pour un quart de litre d’eau bouillante. Infuser jusqu’à obtention d’une préparation tiède.

Santé !

G Combris


Sources :

1 Ross RN, Nelson HS, Finegold I. Effectiveness of specific immunotherapy in the treatment of allergic rhinitis: an analysis of randomized, prospective, single- or double-blind, placebo-controlled studies. Clin Ther. 2000 Mar;22(3):342-50.

Calderon MA, Alves B, Jacobson M, Hurwitz B, Sheikh A, Durham S. Allergen injection immunotherapy for seasonal allergic rhinitis. Cochrane Database Syst Rev. 2007 Jan 24;(1).
3 Zumin Shi, Eleonora Dal Grande, Anne W. Taylor, Tiff any K. Gill, Robert Adams, Gary A. Wittert. Association between soft drink consumption and asthma and chronic obstructive pulmonary disease among adults in Australia. Respirology, 2012; 17 (2): 363
4 Johnson JB, Summer W, Cutler RG, Martin B, Hyun DH, Dixit VD, Pearson M, Nassar M, Telljohann R, Maudsley S, Carlson O, John S, Laub DR, Mattson MP. Alternate day calorie restriction improves clinical fi ndings and reduces markers of oxidative stress and infl ammation in overweight adults with moderate asthma. Free Radic Biol Med. 2007 Mar 1;42(5):665-74